Courant mi 2020, une frange partie des maliens sous la houlette du M5 RFP, s’était levée pour dénoncer les dérives et les limites du pouvoir IBK. Des jeunes militaires ont mis à profit cette situation chaotique et l’affaiblissement du régime pour s’emparer du pourvoir. Une transition s’est mise en place dans un contexte de division généralisée de l’ensemble des forces vives de la nation (classe politique, société civile, administration et travailleurs, femmes et jeunes). Les divergences étaient perceptibles à la limite de l’adversité.
La mise en place des organes de la transition n’a pas favorisé l’union des cœurs et des esprits. Du Président de la Transition au Conseil National de Transition, en passant par le Gouvernement, chaque institution a eu sa dose de contestation plus ou moins virile.
Pendant tout ce temps, les débats se sont essentiellement focalisés sur la nécessité ou non de prendre en compte les doléances de tel ou tel courant politique et/ou de la société civile, mettant nettement de côté les aspirations et besoins légitimes des populations restées sans voix face à la prédation politique.
De l’avis général, la transition ne répond plus aux aspirations du peuple malien, qui, de plus en plus, perd confiance en ses autorités. En plus du manque criard de légitimité, les autorités de la Transition ont montré leur limité face aux nombreux défis en face. Ces défis ont pour noms, l’insécurité, la cherté de la vie, le mal gouvernance, la corruption, l’injustice sociale, le désordre et l’anarchie, la liste n’est pas exhaustive.
C’est dans ce contexte d’impasse général, que le Gouvernement a été dissout et Moctar OUANE reconduit dans la foulée.
Depuis, des voix, y compris des plus expertes, se lèvent pour réclamer un gouvernement d’union nationale, d’ouverture ou même de large ouverture. Au même moment, aucune analyse objective, logique et sérieuse n’a pu établir la moindre preuve de résolution d’une crise de l’envergure de celle du Mali par un gouvernement d’union nationale ou d’ouverture, peu importe l’appellation.
Face à la pression, la main tendue et l’ouverture politique restaient la seule option pour le Président de la Transition et son Premier ministre. Des courants modérés aux opposants les plus radicaux, les bousculades font lésion aux portillons des maîtres du jour, pour réclamer des postes plus ou moins régaliens, sous le prétexte du précieux sésame d’intérêt national comme conditions d’entrer au gouvernement. Il n’en est rien, que du tintamarre et de fanfaronnades, peu de ces hommes politiques ont du souci pour ce pays. Les intérêts sordides et les strapontins restent et demeurent les valeurs les plus dominantes des combats politiques dans notre pays.
Un gouvernement d’ouverture peut être une solution dans la seule hypothèse où les potentiels représentants seraient légitimes et émanant de partis ou regroupements politiques ou d’une société civile, eux-mêmes représentatifs des populations. Tel est loin d’être le cas au Mali.
Dans l’autre hypothèse, la réponse est certainement NON. Cette analyse vaut tout son pesant d’or, surtout dans le contexte actuel du Mali où les partis politiques, les institutions et la société civile sont en complète déphasage avec le peuple.
Il est donc temps pour nos autorités de se poser les questions les plus pertinentes, prenant en compte les intérêts et préoccupations légitimes des maliennes et des maliens, sur lesquels, aucune autre considération ne doit prévaloir. Toutes les propositions de solutions, y compris celle de gouvernement d’union nationale, doivent procéder de cette analyse. Autrement, le peuple malien sortira hélas perdant.
La recherche de solution aux défis primordiaux de l’heure devrait être le seul repère pour la formation du nouveau gouvernement. Ainsi, la compétence, l’intégrité morale, le patriotisme et la capacité de fédérer les maliens, devraient présider aux choix des hommes et des femmes appelés pour sortir le Mali de cette crise.
MD
Source: Le Journal le Pays- MALI