Le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et de l’eau, Abdoulaye Idrissa Maïga et le directeur de la Voirie auraient-ils des intérêts particuliers dans l’installation du géant marocain de l’assainissement à Bamako ? C’est la question qui taraude les esprits à la Voirie et à la Mairie du District.
Que le ministre soit dans son rôle en cherchant à doter la ville d’un instrument de nettoyage, mais le dynamisme du directeur de la Voirie est très mal compris par les agents. Selon des témoignages recueillis auprès du personnel relevant de son autorité sous le couvert de l’anonymat, au lieu de se battre pour sauver son service des errements entretenus par les politiciens autour de cette affaire, au contraire il donne l’impression comme s’il veut en finir définitivement avec la Voirie, qui est un service public créé et régis par des textes. La note technique de la convention de gestion des services de propreté de la ville de Bamako, propose le maintient d’un service minimum par la Voirie. Cela suppose donc, une restructuration, pour ne pas dire la mort, de la Voirie.
Le « one-man-show » du directeur de la Voirie s’expliquerait probablement par des avances qui lui auraient été faites par les autorités politiques du pays et la direction du Groupe marocain. Il est prévu la création d’une direction générale locale ‘’d’Ozone environnement et service’’, qui emploiera 1 300 personnes, toutes catégories confondues. Comme la société mère au Maroc, Ozone Mali, ils ont pour mission de rendre à notre capitale son illustre d’antan. Pour cela, elle prendra en charge toute la chaîne de la filière ordure : de la collecte des déchets ménagers et assimilés, des encombrants et des ordures des dépôts sauvages ainsi que le transport des résidus collectés à la décharge publique et leur déchargement. Le contrat prévoit aussi le nettoiement de la voirie (chaussée, trottoirs, caniveaux et places…) et du mobilier urbain, installé par le délégant (la Mairie du District) ainsi que le transport des résidus de nettoiement et leur déchargement à la décharge publique ; le levage des voies et des places publiques selon un programme défini.
Le montage financier prévoit dans le plan d’affaire une enveloppe de 8 milliards de Fcfa comme le coût financier du contrat par an. La clé de répartition de l’enveloppe est déclinée comme suit : la Mairie du District, l’Etat à travers une subvention et les taxes recouvrées auprès des ménages. Selon nos sources, habituellement les inscriptions budgétaires de la Mairie du District créditent le chapitre assainissement d’un montant de 2 milliards de Fcfa par année. Ce montant disponible sera donc versé dans les comptes d’Ozone Mali. Il est complété par la subvention publique, dont le montant est à déterminer plus tard. Concernant les taxes des ménages, après une première évaluation sur la base de 70% de recouvrement, avec une hypothèse de calcul partant de 319 118 ménages pour un montant unitaire de 2 500 Fcfa par ménage pendant les 12 mois de l’année, le total s’élèvera à 8 437 087 375 Fcfa. A 100% du recouvrement sur la base du prix unitaire et du nombre de ménages évoqué dessus, le montant recouvré s’élèvera à 9 573 540 000 Fcfa. En ajoutant les deux milliards de la Mairie, l’on se retrouve avec un montant abyssal de 11 573 540 000 Fcfa. L’on comprend maintenant la motivation des lobbys. Car, il y a beaucoup d’argent en jeu et on est pressé de se faire pleine la poche.
Mohamed .A. Diakité