Après avoir quitté leur base de Tessalit pour réclamer notamment le paiement d’arriérés de salaire, des militaires tchadiens armés ont violé des prostituées dans des bars à Gao lors d’une descente dans cette ville dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 septembre. Le promoteur d’un des bars a décidé de porter plainte contre les soldats d’Idriss Déby Itno.
Des officiers tchadiens, le 7 février à Kidal. | REUTERS
Selon de sources concordantes, certains des 160 militaires tchadiens ont violé des prostituées dans des bars dancings à Gao lors d’une descente dans cette ville dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 septembre. Après avoir quitté leur base de Tessalit pour réclamer notamment le paiement d’arriérés de salaire, ces soldats étaient regroupés dans un premier temps à 7 kilomètres de la ville. Dès leur entrée à Gao, les militaires tchadiens armés ont pris d’assaut au moins deux auberges – en fait des bars dancing avec chambres de passe – connues sous les noms de Tilafonso et de L’Euro.
Vers une action en justice contre les soldats tchadiens
Selon le propriétaire du Tilafonso, cité par RFI, les militaires tchadiens ont commencé tout de suite par faire la fête. Le stock d’alcool a été vidé et à la place de la musique locale, un soldat tchadien a fait jouer un tube de son terroir. Les décibels ont monté et les pas de danses se sont enfiévrés. Des munitions tombent à même le sol provoquant l’inquiétude du gérant de l’auberge. Il aurait été brutalisé et admis ensuite à l’hôpital. La «fête» a continué tard dans la nuit de jeudi à vendredi. Sur place, des prostituées auraient été abusées. Des portes et fenêtres auraient été cassées.
Toujours selon le propriétaire de l’une des deux auberges, des éléments de la Minusma – la mission onusienne à Gao – se sont déplacés sur les lieux pour constater les dégâts.
Samedi 21 septembre, le propriétaire du Tilafonso a annoncé qu’il portera plainte contre les soldats tchadiens. D’après toujours nos confrères de RFI confirmés par d’autres sources, certains soldats tchadiens ont déjà quitté le Mali.
De son côté, le président tchadien, chaleureusement applaudi dans le stade du 26 mars lors de la cérémonie de prise de fonction du président IBK, a sèchement mis en cause les Nations unies sur les antennes de RFI. Idriss Déby ne condamne pas formellement le départ de 160 militaires tchadiens déployés dans le nord du Mali. Il semble même comprendre leur attitude. En tout cas, il rejette la question dans le camp de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). « Depuis le 1er juillet 2013, le contingent tchadien est sous l’ordre de la Minusma, pas sous l’ordre du Tchad. L’affaire doit donc être réglée par la Minusma. Qu’elle assume ses responsabilités », insiste Idriss Déby. En clair, le président tchadien demande à l’ONU d’ouvrir ses caisses, de payer ses troupes et de faciliter ensuite leur relève.
Rassemblés par YC
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau du 24 sept 2013.