Une humanitaire française a été enlevée samedi à Gao au Mali. Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique, estime dimanche sur franceinfo, que cet enlèvement pourrait être un message destiné à François Hollande, à l’approche d’un sommet franco-africain.
Des recherches se poursuivent dimanche 25 décembre pour retrouver l’humanitaire française Sophie Pétronin, dirigeante d’une association d’aide à l’enfance, enlevée samedi à Gao, au Mali. Spécialisée dans l’assistance aux enfants mal nourris, elle vivait depuis le début des années 2000 à Gao.
Un sommet franco-africain est prévu à Bamako les 13 et 14 janvier, en présence de 40 chefs d’Etats et notamment de François Hollande, a rappelé dimanche sur franceinfo, Antoine Glaser, journaliste et écrivain spécialiste de l’Afrique. Selon lui, l’enlèvement de l’humanitaire française samedi « peut être un message envoyé à François Hollande avant ce sommet ».
Vers une demande d’échange de prisonniers ?
D’ailleurs, « François Hollande entendait magnifier l’opération de l’armée française au Mali », a-t-il souligné. Autre hypothèse, selon lui, les preneurs d’otage pourraient aussi demander un échange de prisonniers, « comme cela s’est passé le 16 avril 2016, trois humanitaires avaient été enlevés du CICR ». « Ils avaient été libérés le 22, en échange d’un guide touareg qui avait été arrêté par l’armée française. La revendication venait d’un mouvement lié à Al Qaïda au Maghreb islamique », a rappelé Antoine Galser.
Selon le spécialiste, le nord du Mali est dans une « insécurité permanente », malgré la présence de l’armée française, impuissante sur le terrain. L’opération Barkhane de la France lancée en août 2014 suite à l’opération Serval, qui a mis en déroute les islamistes armés dans une grande partie du nord du Mali en janvier 2013, « c’est 3 500 soldats sur trois millions de kilomètres carrés, soit cinq fois la France, en appui à des forces de la région malheureusement pas assez aguerris, sauf au Tchad », a souligné le spécialiste de l’Afrique, Antoine Galser. Conséquence : « les jhadistes se baladent sur l’ensemble de la région sans aucun problème », a ajouté Antoine Glaser.