Un an après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, en juin 2015, il est devenu très difficile pour certains groupes armés de maintenir intact leur cohésion. Les divergences d’intérêts et/ou les querelles de positionnement, dans la perspective du cantonnement, provoque colère, frustration et divorce au sein de ceux qui ont mené bataille ensemble, pour tenter de jeter les jalons d’une fantomatique République de l’Azawad.
Diversement appréciée, la signature de cet accord a, peut-on ainsi dire, semé les germes d’un divorce au sein des indépendantistes. Le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) incarne aujourd’hui cet état de déconfiture au sein de la horde de groupes (armés) qui se sont attaqués contre les symboles de l’Etat central. Avec fracas, deux cadres et non des moindres, Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi, ont annoncé leur départ de ce mouvement (MNLA) par lequel le Mali a sombré dans la pire crise de son histoire, en mars 2012.
Aussitôt après leur démission, les deux désormais ex membres du MNLA, ont porté sur les fonts baptismaux, un nouveau mouvement : Le Mouvement pour le salut de l’Azawad «M.S.A». La démission de ces deux influentes personnalités du MNLA, faut-il le rappeler, fait suite, au départ, six mois auparavant, de Moussa Ag Assarid, représentant du MNLA en Europe et connu pour être l’un des principaux défenseurs d’une République, au Nord du Mali. Dans une lettre (de démission) qui a fait le tour des réseaux sociaux, au mois d’avril dernier, les jours qui ont suivi une rencontre tenue à Kidal, fief de la rébellion, Moussa Ag Assarid fait étalage de toute la difficulté qu’il a à s’entendre avec la direction politique du MNLA. «A l’issue des travaux du 3e congrès qui s’est tenu à Kidal du 07 au 11 avril 2016, il m’est clairement apparu ainsi qu’à la grande majorité des militants que les idéaux et objectifs du MNLA sont abandonnés et réduits à l’accord d’Alger-Bamako.
La dérive autocratique, clanique et clientéliste qui se profilait depuis les accords de Ouagadougou s’est accentuée après la signature de l’accord d’Alger-Bamako et a atteint son paroxysme lors du congrès qui vient de s’achever au cours duquel la moindre règle démocratique n’a été utilisée…», a-t-il dénoncé pour justifier son départ du mouvement. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si le M.S.A qui déclare être déjà rejoint par plusieurs ex officiers (touaregs déserteurs) de l’armée malienne, ne sera pas le prochain point de chute du gueulard, Moussa Ag Assarid ; Auquel cas il va bien falloir qu’il abandonne sa posture indépendantiste ; car tout comme le MNLA, le M.S.A à peine né, s’est inscrit dans le cadre de l’accord d’Alger.