La Grande mosquée de vendredi de Niono, classée patrimoine national, est dans un état de dégradation avancé. Pour faire l’état des lieux, le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, est allé faire sienne la maxime selon laquelle «mieux vaut voir une fois que d’entendre mille fois». En se mardi dernier dans cette ville, à la tête d’une forte délégation comprenant le gouverneur de Ségou, le ministre Guindo entendait trouver une solution pour sauver l’édifice religieux.

La population a saisi l’occasion pour faire un bref historique de la fondation de la ville et de la construction de cette mosquée. Selon les sources orales, la ville de Niono a été créée en 1935. Située au cœur des terres irriguées de l’Office du Niger, elle est déclarée ville administrative en 1940. La construction de la mosquée remonte à l’année 1947 sur initiative du médecin local Alassane Diawara, originaire de Tombouctou. Ce dernier revenu du pèlerinage de La Mecque invita ses coreligionnaires à bâtir la première mosquée. Située à Sokoura-Est ou encore dans le secteur A2 de Niono, l’édifice religieux fait de nos jours la fierté de tout le peuple malien avec déjà en 1983 le prix Aga Khan d’architecture, et classé en 2001 patrimoine culturel national. Toutes choses qui obligent l’état à sauver cette mosquée.

La visite du ministre Andogoly Guindo est la réponse aux difficultés que le comité de gestion en particulier, et la population de Niono en général rencontrent face à l’entretien de cette mosquée qui est l’œuvre d’une équipe de maçons originaires de Djenné. Aux dires du président du comité de gestion de la mosquée, El hadj Mohamed Djiré, les soucis du comité ont commencé depuis 2008, suite aux nombreuses fissures trouvées sur l’édifice. Ainsi des travaux ont été réalisés pour stabiliser le bâtiment, grâce à la contribution de mécènes ou à la cotisation de la population. El hadj Mohamed Djiré indiquera que c’est une première qu’un ministre chargé de la Culture passe spécialement à Niono pour visiter cette mosquée qui occupe une superficie de 1.800 m2.

Le ministre Guindo a rassuré la population sur l’engagement des autorités à réaliser les travaux de sauvegarde de la mosquée. Dans cette perspective, il a remis au comité de gestion une somme symbolique de deux millions de Fcfa pour effectuer une restauration préventive, devant prendre en compte certains travaux urgents.

De retour de Niono, le ministre et sa délégation ont visité l’emblématique mosquée de Dougouba qui serait interdite aux Konaté et aux Keita.

Source MACIHT/HFD Avec Source : L’ESSOR