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Niono et Cinzana : LE CŒUR DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE

La ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique, en visite dans ces localités, a salué les efforts et les résultats des chercheurs dans plusieurs domaines et plaidé pour des financements alternatifs et durables

La ministre de l’Innovation et de la Recherche Scientifique, le Pr Assétou Founé Samaké Migan, accompagnée d’une forte délégation, a visité samedi et dimanche derniers le Centre régional de recherche agronomique de Niono et la Station de recherche agronomique de Cinzana.
À Niono, première étape de cette visite qui durera 5 jours, la ministre et sa délégation se sont rendus à N’Débougou pour découvrir les parcelles de démonstration de nouvelles technologies sur la culture du blé. Elles ont également visité les expérimentations sur l’adaptation de l’irrigation à la raie au profit des cultures maraîchères en zone Office du Niger. La ministre et sa délégation ont également fait connaissance avec l’unité d’élevage des charançons, agents de lutte biologique contre la salade d’eau douce (Salvinia molesta). Une visite guidée de stands sur le riz irrigué a mis fin à la visite de Niono.
Les visiteurs du jour ont été impressionnés par le riz noir diététique venu de la Chine. Une variété cultivée en période de contre saison. Sa consommation améliore la santé, combat la constipation. Il est de teneur faible en sucre et est considéré comme un super antioxydant. Ce n’est pas tout. Ce riz de couleur noire possède des vertus bénéfiques contre le cancer et les maladies cardiovasculaires grâce à sa haute teneur en anthocyanine et réduit le taux de cholestérol. À l’issue de cette première journée, le Pr Assétou Founé Samaké Migan a expliqué qu’elle était sur le terrain avec l’équipe de l’Institut d’économie rurale (IER) pour se rassurer que les résultats de la recherche particulièrement dans le domaine de l’agriculture qui sont nombreux et diversifiés soient connus de tous les paysans utilisateurs et destinataires. Il s’agit aussi et surtout d’essayer de transférer de façon accélérée ces résultats de la recherche vers la production économique. Quel schéma mettre en place pour ce transfert et quelle valorisation économique à grande échelle organiser autour de ces résultats ?
«Au cours de ce déplacement, nous avons fait connaissance avec une variété de blé qui doit faire l’objet de valorisation. Elle pourrait servir, grâce à sa productivité, à diminuer l’enveloppe importante allouée chaque année à l’importation du blé dans notre pays. Il s’agit de trouver cette alternative à la culture du riz, mais aussi résoudre toute la question de l’eau liée au changement climatique. Nous avons aussi vu toutes ces cultures de contre saison diversifiées qui, grâce à la recherche, permettent de résoudre les difficultés en termes de pénibilité de l’effort, mais aussi, de baisser le coût de production», a souligné Mme la ministre qui s’est, par ailleurs, réjouie de l’amélioration variétale permettant de produire les semences en vue de réduire le coût d’importation de ces dernières. La visite a permis d’apprécier les efforts de la recherche pour résoudre les contraintes. Mme la ministre a tenu à préciser : «Nous sommes à une phase de la recherche agricole, où les paradigmes ont changé. Avant, on était dans la vulgarisation des résultats de recherches, maintenant nous travaillons pour donner une dimension économique autrement dit comment la recherche peut générer des ressources pour se financer et encourager le chercheur».
À la Station de recherche agronomique de Cinzana, Mme la ministre et sa délégation ont visité la parcelle de contre saison de production de semences d’hybride de mil.
La délégation a eu droit à une visite guidée de la banque de semences, du laboratoire de biotechnologie, des expositions de technologies (posters, semences et lutte intégrée sur la mineuse de l’épi du mil). Une rencontre avec l’ensemble des personnels de Niono et de Cinzana a mis fin à la visite.
Faisant le point de cette visite de terrain, Mme la ministre a, tout d’abord, salué le fait que la recherche met à la disposition des paysans des méthodes de lutte biologique contre les nuisibles tout en se souciant de préserver l’environnement. Elle a aussi déploré le fait que de grandes structures qui ont pour missions essentielles la production de riz, de coton et autres, dont les semences proviennent de la recherche, ne contribuent pas à hauteur de souhait au financement de ces inventions.
Pour Pr Assétou Founé Samaké Migan, cette situation doit changer car, en réalité, la recherche est la matière première de la production agricole qui n’est pas suffisamment connue et valorisée. Elle a insisté ensuite sur le fait que l’on change la manière de percevoir la recherche comme étant un produit palpable qu’on peut voir et toucher. «Nous devons rapidement réfléchir afin de trouver une solution pour soutenir la recherche pour lui permettre de faire face à ses missions, mais aussi générer des financements durables».
Le Pr Assétou Founé Samaké Migan plaidera à cet effet pour que les grands offices agricoles, les grandes sociétés de la place accompagnent la recherche pour qu’elle produise des résultats, mais aussi génère des financements durables.

Mariam A. TRAORÉ
AMAP-Ségou

 

Source: Essor

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