Hier, à l’espace MAEVA palace, le Pool d’observation citoyenne du Mali (POCIM) a présenté à la presse ses rapports sur la présidentielle de 2018 et sur les concertations régionales sur le découpage territorial, tenues du 13 au 17 novembre 2018. Pour ces deux évènements, le Pool avait déployé 2087 observateurs dont 2064 pour la présidentielle.
Cette conférence de presse était placée sous l’égide du chef de mission du POCIM, Ibrahim Sangho, en présence de la représentante du Conseil national de la jeunesse, Mme Diawara Fatoumata Diouara, du président du Réseau citoyen de médiation au Mali, Sékou Tounkara, et du représentant du Réseau des communicateurs traditionnels (RECOTRADE), Moctar Koné.
Principale mission d’observation électorale de la société civile, le POCIM a couvert tout le territoire national et a recueilli des informations pertinentes sur la conduite du processus électoral présidentiel et des concertations régionales. De ces informations, il a tiré des conclusions et formulé des recommandations, dans l’optique de l’amélioration des cycles électoraux à venir.
Au regard des observations effectuées avant, pendant et après les deux tours de la présidentielle, le POCIM a fait des recommandations au gouvernement, aux candidats et aux partis politiques, à la Cour constitutionnelle, aux citoyens et aux partenaires techniques et financiers.
Au gouvernement, il recommande, entre autres, la création d’un cadre propice à l’exercice pacifique, par toutes les sensibilités, des droits et des libertés politiques en particulier les libertés d’expression et de manifestation ; de favoriser l’usage biométrique de la liste électorale dans les bureaux de vote par l’équipement des terminaux électroniques de contrôle des électeurs à l’accès au vote.
Le POCIM estime que de tels terminaux permettraient de minimiser ou dissiper les risques d’incohérences issus du recensement manuel des voix dans les bureaux. A l’attention des candidats, le pool d’observation indique qu’ils doivent recourir aux voies légales pour le règlement du contentieux électoral. Il recommande à la Cour constitutionnelle du Mali de créer un cadre de communication avec tous les acteurs du jeu politique en vue de susciter leur compréhension des missions et pouvoirs de la Cour. Et aux citoyens de préserver et renforcer, en tout temps, la culture de la paix et de la non-violence qui caractérise le peuple malien.
En ce qui concerne les concertations régionales, la mission d’observation locale préconise la poursuite du dialogue inclusif entre le gouvernement et les partis politiques.
Selon la plateforme POCIM, ce dialogue devra porter sur toutes les questions pertinentes actuelles, ainsi que le système électoral et son impact sur la représentation nationale. Aussi, la mission souhaite une large vulgarisation du contenu de la loi 2012 sur le découpage territorial et les textes issus des consultations actuelles ainsi que la poursuite de la viabilisation des régions et cercles proposés et l’ensemble des régions moins dotées en infrastructures socioéconomiques de base.
Par ailleurs, le POCIM estime qu’il est important de mesurer l’impact véritable du nouveau découpage administratif, afin d’éviter qu’un morcèlement excessif d’entités peu peuplées n’aboutisse à des situations d’injustice du point de vue de la représentation nationale.
Rappelons que le POCIM est une plateforme qui a été mise en place par l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE), le Groupe pivot droit et citoyenneté de la femme (GP/DCF), le Conseil national de la jeunesse (CNJ) et les Volontaires pour le Mali (VPM), en partenariat avec l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) pour l’observation des échéances électorales au Mali.
Harouna
YOUSSOUF
Source: ESSOR