Le groupe de lycéennes de ce nom qui oeuvre pour la recherche de leurs soeurs qui ont été enlevées dans le dortoir du Lycée de Jeunes filles de Chibok, dans l’Etat de Borno, le 14 Avril, se dresse et va voir la première dame du Nigéria, Mme Patience Goodluck pour qu’elle ramène ces jeunes filles dans leurs foyers. Mais Mme Goodluck en fait arrêter la responsable pour « fabrication d’enlèvement ». Incroyable !
L’action de ces jeunes pour que leurs soeurs ne tombent pas dans l’oubli est admirable.
Des manifestations ont lieu dans quelques villes du Nigéria pour réclamer le retour des lycéennes dans leurs foyers.
Mais où est le Gouvernement du Nigéria?
Où sont les Africains et l’UA et leurs déclarations pétaradantes pour un oui pour un non et où sont les Nations Unies pour prendre des mesures d’urgence pour que ce énième acte immonde de Boko Haram ne reste pas impuni, pour que l’opinion nationale nigériane, africaine et internationale se rende compte que ce sont toutes le fillettes du monde, tous les enfants du monde, qui sont salis et meurtris et menacés et humiliés par ce discours satanique et médiéval de ce barbare d’ Abubakar Shekau, un fou dangereux qui a réussi à monter une affaire qui rapporte des millions au réseau terroriste et qui sévit au Nigéria mais aussi au Nord Cameroun et au Tchad et ne tardera pas à étendre ses tentacules mortels sur le continent.
Comment peut-on laisser salir l’Islam par ces discours insensés ? Vendre une fille au nom de l’Islam pour 2000 nairas ou 8 dollars, dans quel pays si ce n’est en Enfer ? Quel est le taré qui au XXI siècle oserait acheter une fille vendue au nom de l’Islam. Sa damnation serait immédiate car Allah le tout puissant et le tout miséricordieux ne pourrait pas bénir une telle aberration.
Imaginez pour un moment la scène : ces 276 filles, qui ont entre 12 et 17 ans, dans la fleur de l’âge, dans le dortoir de leur établissement qui a ouvert exceptionnellement pour faire passer des examens car tous les autres sont fermés, surtout depuis la mort des 20 élèves du collège de garçons, assassinés par la maudite secte, il y a quelque temps. Il fait nuit, les unes sont en train de réviser ou d’étudier, les autres en train de papoter, et brusquement les voilà assaillies par ces brutes malfaisantes, armées jusqu’aux dents… Les pleurs, la peur, le désespoir, les bousculades, les insultes, les coups et le magnifique courage de 53 d’entre elles qui ont préféré sauter de leurs véhicules que de rester entre les mains de ces fous sanguinaires. Imaginez le sort de ces 223 pauvres filles, les mauvais traitements, les abus, les tortures, l’humiliation et la douleur d’avoir été arrachées à leurs foyers, leur panique et leur sentiment d’abandon total.
Mais comment le convoi de ce groupe nombreux de filles gardés par ces fous armés peut-il passer inaperçu ? Les bus ou les camions qui les transportent sont-ils invisibles pour que la Police ou l’Armée ne les détectent pas ?
Ça se passe heureusement – diront certains – loin de chez-nous… et c’est pour cela que nous restons un peu en marge de ce scandale tout en trouvant que ces filles ne méritent pas cela.
Pourtant nous sommes concernés, nous Maliens, les premiers car il y a à peine deux ans, nos filles et nos femmes dans le Nord de notre pays, ont connu des malheurs semblables: violations, mariages forcés et précoces et rapts.
Comment pouvons-nous ne pas ressentir au plus profond de nous la douleur des mères et des pères de ces enfants ou adolescentes qu’une horde de barbares arrache à l’affection des leurs et à la vie paisible de leur ville et de leur école et fauche leurs rêves et leur avenir au nom d’une rengaine qui heurte nos oreilles et blesse notre esprit…
Ces barbares, dans quelle médersa satanique ont-ils appris ces principes religieux qu’ils brandissent pour justifier le vol et la vente d’une personne? Ces barbares, le monde islamique doit les combattre de toute sa force et les mettre au ban de la Oumma. Ces barbares salissent et dénigrent l’Islam dont les valeurs de fraternité et de tolérance ne sont pas à démontrer.
Les filles ne devraient pas aller à l’école? Elles devraient être mariées même à 9 ans? Ces barbares n’ont aucune idée de ce que l’histoire nous apprend sur la richesse de la culture islamique et sur l’esprit d’ouverture de l’Islam.
Sous le Califat de Cordoue, au Xl siècle, en Espagne, les copistes des manuscrits les plus précieux de la riche Bibliothèque de Cordoue, qui venaient des bibliothèques de Damas et de Byzance, étaient des femmes lettrées. Ceci se passait au Moyen Âge…
Ces actes innommables de fous terroristes doivent être dénoncés avec plus de force et d’indignation par nos autorités nationales, africaines et internationales. Cette peste dont le Mali a été victime ne doit laisser nul d’entre nous indifférent car elle peut sévir et s’étendre sur n’importe quel coin du continent. Aujourd’hui c’est le Nigéria, demain ce sera peut-être le Cameroun, le Ghana ou même l’Amérique et l’Europe qui ont déjà payé un lourd tribut au terrorisme. Cette affaire des jeunes filles nigérianes est l’affaire de nous tous et elle devrait préoccuper nos dirigeants autant que les problèmes politiques de l’heure.
Depuis 2010 beaucoup de citoyens maliens s’étaient indignés de la situation qui prévalait dans le Nord et demandaient que le noyau malfaisant fait de rebelles séparatistes et de terroristes et narcotrafiquants djihaddistes soit inquiété et maté par l’intervention conjointe de tous les Etats du Champ et avec l’aide des grandes puissances, concernées autant que nous, pays africains, par ces maux et par le fléau du terrorisme. On connaît la suite.
C’est la secte salafiste Boko Haram qui agit depuis 2009 au Nigéria, provoquant depuis le début de cette année 1500 morts, mais sachons que si le Nigéria s’enrhume nous aussi, au Mali, nous éternuerons.
Si nous faisons tant de bruit pour quelques personnes prises en otages – ressortissants de pays occidentaux surtout – par ces damnés de la Terre et du Ciel, pourquoi le sort de ces filles ne soulève pas plus d’indignation et ne met pas en action toute la planète ?
Ne négligeons pas ces horreurs et ces actes abjects qui se passent ailleurs. Hier, ils se sont passés chez nous.
Ne l’oublions pas!
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