L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans son nouveau rapport portant sur la production et l’exploitation de l’or au Niger, Burkina Faso et Mali, publié cette semaine, indique qu’il y a une ruée certaine vers la production artisanale de l’or au Niger. Une exploitation artisanale et à petite-échelle (EAPE) qui emploie 450 000 personnes directement, selon des estimations récentes.
« La région administrative de Tillabéri, dans le sud-ouest du pays, produit environ, par an, deux tonnes d’or auxquelles s’ajoute, depuis 2014, la production issue des régions de Djado et de l’Aïr, au nord d’Agadez, pour une production totale d’environ 10 tonnes d’or par an », révèle cette étude.
Selon l’OCDE, http://bamada.net/orpaillage-la-carte-dacces-aux-sites-divise cette production artisanale pourrait représenter l’équivalent de 50% de la production industrielle du pays et pourtant, elle est en très grande majorité, exportée illégalement.
Par ailleurs, l’étude fait ressortir que l’exploitation artisanale et à petite-échelle est marquée par des risques de violation des droits humains et par des phénomènes massifs de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. Car cet or est très largement utilisé comme monnaie alternative pour contourner la réglementation ouest-africaine sur le contrôle des changes et l’obligation de rapatriement des devises étrangères.
Malgré cette situation, l’OCDE estime tout de même que l’exploitation artisanale constitue une opportunité de développement et de stabilisation des régions de production.
Illustration. « L’étude a relevé les opportunités que l’EAPE a apportées notamment dans le nord du Niger, une région naguère économiquement enclavée et où les activités productives étaient en berne, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire. Le développement inattendu des activités d’orpaillage et de soutien à la production semble avoir clairement offert aux populations des alternatives au chômage, au banditisme ou à la rébellion contre l’Etat », Mali souligne l’OCDE.
Comme recommandations pour que le pays puisse tirer davantage profit de cette production artisanale, l’OCDE préconise de poursuivre et renforcer les actions nationales et régionales de formalisation et de légalisation de l’EAPE.