Les négociations ont été longues et difficiles. Mais les deux parties ont fini par signer un accord qui satisfait la centrale syndicale
C’est le bout du tunnel. Après un long processus ponctué de rebondissements dans la salle de réunion du ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, l’UNTM, le gouvernement et le patronat ont finalement trouvé un accord complet sur les 17 points qui faisaient l’objet des revendications de la centrale syndicale. En vertu de cet accord, le bureau exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali a décidé de lever son mot d’ordre de grève prévu les 29, 30 et 31 octobre et invité l’ensemble des travailleurs à se rendre au travail.
Lors des premières négociations, les parties s’étaient accordées sur 12 points.
Les 5 points qui faisaient l’objet de désaccord portaient sur des questions financières. Après moult tractations sans parvenir à un accord, les conciliateurs, à travers leur président Mamadou Lamine Diarra, ont demandé à rencontrer le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Cette rencontre est à la base du dénouement heureux de la situation.
Les négociations ont longtemps achoppé sur le dernier des 5 points de blocage portant sur l’impôt sur les traitements et salaires. Le gouvernement a consenti une diminution d’au moins 5% avec effet à compter du 1er juillet 2015. L’UNTM a exigé 10% de réduction. Chaque partie a maintenu sa position. Compte tenu de la complexité de la question, les 2 parties ont décidé de se retrouver avant le 31 décembre 2014 dans le cadre d’une concertation pour fixer un nouveau taux qui prendra effet pour compter du 1er juillet 2015. Il y a eu beaucoup de discussions également autour du relèvement du salaire minimum inter professionnel garanti (SMIG). Le gouvernement procédera à son augmentation comme suit : 35000 Fcfa pour compter du 1er janvier 2015 et 40000 Fcfa pour compter du 1er janvier 2016.
Le gouvernement est aussi d’accord pour augmenter les allocations familiales, pour compter du 1er juillet 2015, de 1500 Fcfa à 3500 Fcfa par enfant soit une augmentation de 110%. Ce montant est fixé à 4000 Fcfa par enfant vivant avec un handicap.
Sur la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à l’accord signé en juillet 2007, le gouvernement a accepté de revenir au statu quo. Les tarifs d’électricité, en ce qui concerne la basse tension, reviendront à leur niveau de juin 2014 pour compter de décembre de l’année en cours. Avant le mois de juillet 2015, date d’évaluation de la reforme tarifaire, les 2 parties se concerteront sur les nouveaux tarifs à appliquer.
S’agissant du « relèvement significatif » du taux de la valeur du point d’indice, le gouvernement consent à une augmentation de 20% repartie comme suit : 10% pour compter du 1er juillet 2015, soit 364 Fcfa avec effet rétroactif sur la période de janvier à juin 2015 ; 3% pour compter du 1er janvier 2016 soit 375 Fcfa et 7% pour compter du 1er janvier 2017 soit 400 Fcfa.
Le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali, Yacouba Katilé, a animé hier une conférence de presse pour exprimer sa satisfaction quant aux résultats des négociations. « Nous allons suivre les engagements du gouvernement jusqu’au bout », a-t-il promis.
S. DOUMBIA
source : essor