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Négociations Gouvernement/UNTM: Les concessions du Gouvernement

Difficile de dire ce que cache réellement la grogne sociale actuelle au Mali. Mais les efforts du gouvernement, qui a consisté l’alignement de la grille salariale de tous les fonctionnaires sur l’indice 1383, ce dès janvier 2021 pour un coût de plus de 100 milliards, témoigne de sa bonne foi et doit inciter l’UNTM à revoir la copie de ses grèves.

 

Pour une deuxième fois, l’UNTM est en grève de jours, décrétée ce lundi 14 décembre 2020 pour insatisfaction de ses revendications liées, entre autres, au règlement de la situation des travailleurs compressés dans les années 80, l’harmonisation des grilles salariales des agents de l’Etat, l’octroi de primes et indemnités et l’épineuse question de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI). Pendant tout le processus de négociations, le Gouvernement a fait preuve de bonne foi, de disponibilité, de respect et de responsabilité. Car s’inscrivant dans la doctrine de la continuité de l’Etat, il s’est engagé, certes, à assumer les engagements antérieurs, même si c’est un héritage d’une mauvaise gestion. Mais, dans la recherche de la justice sociale, de l’équité et de la soutenabilité budgétaire à court et moyen terme.

Du point de vue financier, le Gouvernement a conscience de la nécessité d’améliorer les conditions salariales des travailleurs, malgré un budget déficitaire en dessous des normes sous régionales et internationales, et des recettes qui baissent. Ainsi, il a accepté l’alignement de la grille salariale de tous les fonctionnaires sur l’indice 1383, ce, dès ce janvier 2021 pour un coût à supporter de plus de 100 milliards. Il faut indiquer s’il y a eu un accord sur tous les points de revendication de l’UNTM, c’est parce que le gouvernement travaille pour le consensus. Le seul point d’achoppement, qui ne devrait d’ailleurs pas l’être, est celui lié aux salaires. Subdivisé en deux sous-points, ce point concerne premièrement la grille, totalement prise en charge et satisfaite par l’état, au-delà des espérances de l’UNTM. Ceci mais pour des raisons d’équité.

Ce point concerne deuxièmement les primes et indemnités pour lesquelles l’Etat a demandé de poursuivre les négociations afin de régler ce problème de façon définitive dans le cadre d’une démarche globale et inclusive. C’est comme le Gouvernement a jeté un pavé dans la marre, l’UNTM refuse cette proposition, arguant que l’Etat a donné des avantages à d’autres corporations. Allusion faite au corps enseignant de primaire et secondaire avec leur fameux article 39. Ce que Yacouba Katilé et ses camarades grévistes doivent savoir est que quand il est question de corriger une injustice, il convient de le faire globalement et non de commettre une autre injustice par une approche parcellaire. Par-delà tout, le Premier ministre Moctar Ouane a déjà initié des négociations avec les acteurs sociaux pour trouver un terrain d’entente sur la base des moyens dont la transition dispose et de la nature sa mission.

Le gouvernement de transition ne pourra pas tout faire. Comme l’a promis le Premier ministre, « il s’emploiera à faire tout ce qui est possible et soutenable pour un pays écartelé entre une crise sécuritaire, humanitaire et sanitaire ». D’ailleurs, une conférence sociale est annoncée pour le premier trimestre de 2021. Une occasion propice pour les partenaires sociaux dont l’UNTM de remettre tous ces sujets sur la table.

Source : La Lettre du Mali

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