En décidant, contre la volonté du peuple souverain malien, d’engager des négociations avec les bandits armés du MNLA sous le prétexte méprisable qu’ « il s’agit de Maliens comme tout le monde », le président de la République par intérim fait preuve de son ignorance manifeste de tout le processus qui a abouti à la création de la République du Mali en 1960, et s’engage dans une aventure périlleuse face à l’Histoire.
Comme un mépris vis-à-vis des familles victimes du massacre d’Aguelhok et des exactions commises ces derniers mois au nord, un ballet diplomatique se renforce entre Paris et Bamako. De retour de Bruxelles, Dioncounda Traoré fait escale à Paris. Objectif : informer le président français de la nomination de Tiébilé Dramé comme « conseiller spécial chargé des négociations avec les MNLA ».
En clair, tout comme la France, les autorités de la transition malienne semblent choisir l’option du dialogue avec les bandits armés, responsables des viols, des vols, pillages, des exactions sur les civils, et la destruction des biens du patrimoine mondial dans les régions Nord.
Le pas a été franchi par le président Dioncounda, qui a capitulé de manière honteuse face aux pressions de la France, et contre la volonté de son peuple. En choisissant la voie du dialogue avec ceux qui ont tué impunément, sans consulter le peuple malien, Dioncounda Traoré confirme qu’il n’est pas un président digne des Maliens qui, dans leur majorité, ont dit « non » à tout dialogue et réconciliation avant la justice.
Peuple malien indignez-vous !
Négocier avec des bandits armés, c’est donner un blanc-seing à des déserteurs et à des criminels qui ont sur la main tachée du sang de centaines de civils et de militaires maliens, en plus des crimes de guerre liés à la destruction sans cause de sites culturels et de symboles historiques.
En clair, toute négociation consacre l’humiliation pour le Mali. Car, il traduit la volonté de travestir la nature de la rébellion armée conduite par un groupuscule minoritaire en la présentant comme un conflit opposant les populations du Nord du Mali à celles du Sud.
Resté sourd aux différents appels du peuple malien, le président par intérim a pensé que « la négociation est absolument nécessaire ». Une déclaration de la honte de la part de quelqu’un que les Maliens voyaient incarner les valeurs démocratiques, d’intégrité et du respect des principes et valeurs de la République. Le peuple malien est donc interpellé. Face à l’option imposée par Dioncounda, il a le devoir d’opposer le sentiment de refus. Et il doit le faire savoir.
Le peuple malien n’a donc pas le choix : face à l’obsession du président de régler la question MNLA avec la légèrement des années précédentes, il doit dire « non » à la capitulation. Ouvrons les yeux peuple malien, et indignons-nous face au diktat des décideurs !
Issa Fakaba Sissoko