Mme N’Deye Rokhaya Thiam, Directrice générale du Conseil sénégalais des Chargeurs (Cosec), a pris part aux journées de partage d’informations sur la gestion du magasinage, surestaries et les dépôts en douanes sur les marchandises en transit,
Organisées par le Conseil malien des Chargeurs (CMC) du 22 au 24 mai 2024 à Bamako. Mme Thiam qui est en même temps Présidente en exercice de l’Union des Conseils des Chargeurs africains (l’UCCA), fait ici un tour d’horizon sur ces journées, parle de ses attentes, de l’UCCA, de ses relations avec le CMC, entre autres.
Mali Tribune : Parlez-nous de la participation du Cosec à ces journées
N’Deye Rokhaya Thiam : Naturellement, le Mali est un pays frère et nous avons des relations historiques avec le Conseil malien des Chargeurs (CMC). Par ailleurs, dans le cadre de nos missions en ce qui concerne l’exploitation, la gestion, la coordination des corridors terrestres, maritimes et fluviaux du Sénégal, une rencontre de ce genre ne pouvait pas naturellement nous laisser indifférents. Nous devrions bien évidemment être ici auprès du Conseil malien des Chargeurs et l’ensemble des acteurs portuaires et les acteurs de la chaine logistique pour parler des différentes problématiques que rencontrent les chargeurs maliens mais aussi les chargeurs des pays de l’hinterland dont notamment le Burkina Faso ou encore le Niger.
Dans le cadre également de ses missions, l’Union du Conseil des Chargeurs africains (UCCA) œuvre pour la collaboration entre les différents Conseils des Chargeurs. En ma qualité de présidente en exercice, j’ai tenu à apporter mon soutien, à accompagner le Conseil malien des Chargeurs, le Conseil burkinabé des Chargeurs et le Conseil national nigérien des Transports pour qu’ensemble, nous pussions évoquer l’ensemble des tracasseries que ces Conseils rencontrent et avec l’ensemble des acteurs aider dans la réflexion à parvenir à une recommandation forte, à mettre en place des solutions pérennes pour régler définitivement ces problématiques qui sont soulevées aux cours de ces journées.
Mali Tribune : Quel soutien, le Cosec avec sa grande expertise et expérience dans le domaine du transport maritime et de la chaîne logistique peut apporter au CMC ?
- K. T.: Le jeudi 22 mai, nous avons présenté un thème sur l’expérience du Conseil sénégalais des Chargeurs en matière d’assistance des chargeurs. Effectivement, le Cosec est un peu plus âgé que le CMC, mais nous partageons régulièrement notre expertise, notre expérience que ce soit dans le cadre de ces journées ou d’autres rencontres comme celles qui s’est tenue il y a quelques semaines à Conakry. Nous avons expliqué au CMC quelles relations nous avons avec les chargeurs sénégalais. L’assistance juridique et multiforme, la formation que nous leur apportons dans le cadre des programmes conformes. La formation aux incoterms, à la négociation internationale des contrats mais aussi les démarches que nous faisons régulièrement auprès des différentes lignes maritimes pour trouver des solutions pérennes, nouer des partenariats. Justement pour pouvoir intervenir auprès de ces acteurs-là en compagnie des chargeurs afin que leurs problèmes soient pris en charge de manière efficace pour éviter les tracasseries que rencontrent les chargeurs. Donc nous avons mis ces expériences au profit du Conseil malien des Chargeurs. Je sais qu’ils sont très dégourdis, qu’ils sont très engagés et font de leur mieux pour accompagner les chargeurs maliens. Je suis sure qu’ensemble nous allons pouvoir relever les défis.
Mali Tribune : Les thèmes relatifs aux surestaries, magasinages et dépôts en douanes des marchandises sont d’une importance capitale pour les chargeurs maliens. Quels conseils et explications pratiques avez-vous donné ?
- K. T. : Les explications et les conseils ont été donnés par l’ensemble des acteurs. Il faut savoir que le Cosec tout comme le CMC sont des interlocuteurs portuaires. Il y a d’autres acteurs comme la douane. Le directeur des opérations douanières du Sénégal a pris la parole pour expliquer et donner des conseils à l’ensemble des chargeurs Maliens, Burkinabé et Nigériens. Mais également aux chargeurs Sénégalais pour que les frais de surestaries, les frais de magasinage mais également les dépôts en douane soient évités. Qu’est-ce qui amène tout cela ? Nous souffrons de l’anticipation. Nous passons notre commande, les marchandises sont livrées alors qu’il y a des opérations préalables à effectuer. Donc nous sommes en train de travailler sur ça. Aujourd’hui que ce soit Dakar Port World (DPW), Dakar Terminal, tout le monde a donné des conseils en ce sens. Je pense que nous allons tous nous les approprier. Nous avons également commencé à travailler avec DPW au niveau du Cosec pour mettre en place un partenariat. Il s’agit de former l’ensemble des chargeurs Sénégalais pour l’utilisation des plateformes de DPW par exemple afin que les chargeurs puissent anticiper un certain nombre de procédures. Cette anticipation permettra la fluidification de l’enlèvement de la marchandise et évitera nécessairement les tracasseries telles que les surestaries, les frais de magasinages élevés ou encore les dépôts de douane.
Mali Tribune : Avez-vous bon espoir qu’au sortir de ces journées, les chargeurs Maliens, Burkinabé, Nigériens, entre autres, seront bien outillés pour éviter ces problèmes évoqués ?
- K. T.: Bien sûr que oui. J’ai bon espoir. Il faudra que tous les acteurs y compris les chargeurs Maliens, Burkinabé, Nigériens s’approprient les recommandations qui résulteront de ces journées. Parce qu’il y aura de fortes recommandations qui en sortiront. Bien évidemment le Port autonome de Dakar jouera sa partition. Bien évidemment également la douane sénégalaise sera beaucoup plus sensible de mon point de vue à l’ensemble des problématiques ici soulevées. Donc c’est un travail de tout un chacun, un travail de synergie qu’il faut mettre en place. Nous, de notre côté également, au niveau des corridors, nous allons jouer parfaitement notre partition pour vraiment soulager les chargeurs du Mali et d’autres chargeurs des pays de l’hinterland.
Mali Tribune : Parlez-nous de votre expérience à la tête du Cosec et de l’UCCA ?
- K. T. :J’ai bénéficié de la confiance des plus hautes autorités Sénégalaises le 2 mai 2024. Donc c’est assez récent. Depuis lors, nous travaillons de manière acharnée pour assister et accompagner les chargeurs. A cet effet répondre aux attentes des autorités publiques qui veulent que le corridor sénégalais soit le plus compétitif possible. Nous nous attelons à cela par la mise en place d’infrastructures, par la mise en place et la construction d’entrepôts de stockages. Nous allons maintenant commencer à travailler sur l’opérationnalisation des postes de contrôles juxtaposés. Notamment le poste de contrôle juxtaposé de Boundoufodo.
En tant que présidente en exercice de l’UCCA, le Sénégal assure cette présidence depuis le mois de mai 2023. C’est une présidence tournante de deux ans. Au mois de juillet, je devrais passer le témoin en toute démocratie, en toute transparence. Dans le cadre de l’UCCA, nous avons réalisé de très belles choses notamment avec le Conseil tchadien des Chargeurs, le CMC également le Conseil guinéen des Chargeurs. Nous continuons à œuvre inlassablement avec beaucoup d’enthousiasme au bénéfice des chargeurs pour leur apporter l’assistance nécessaire.
Propos recueillis par
Abdrahamane Dicko
Source : Mali Tribune