TEMOIGNAGE | Il a fallu un peu plus de trois jours aux forces spéciales kenyanes pour maîtriser les shebab. Une prise d’otage d’une violence inouïe qui a fait 72 morts dont 5 terroristes, 170 blessés et plus de 60 disparus. Eric était dans le centre commercial quand l’attaque a eu lieu samedi dernier. Il s’est réfugié dans une banque. Il est l’un des rares Français à avoir accepté de s’exprimer.
Il est à peu près 11 heure et demi quand Eric pousse la porte de sa banque pour rencontrer un conseiller. Il est là au rez-de-chaussée du centre commercial. Les shebab sont à quelques mètres, c’est tout près d’ici qu’ils lancent leur première attaque…
A ce moment précis, ce chef d’entreprise à l’allure discrète et au ton volontairement détaché dit pourtant se sentir en sécurité. Il est retranché à l’arrière de la banque avec une vingtaine d’autres clients. Des tirs pendant ce temps retentissent de l’autre côté de la vitre. Après cinq longues heures d’attente, les policiers viennent à leur secours, et les font sortir par groupes de cinq. Il faut se faire discret. La banque fait face au supermarché dans lequel sont retranché les shebab. A la sortie c’est le choc :
“C’est comme une scène de guerre. Il y avait des douilles, des éclats de verre. Du sang par terre. Des corps. Je n’ai pas pu m’empêcher de regarder. C’est là que ça devient difficile. On se sent passif, comme de la viande”.