Moins d’un an après la sortie de son 3e album (en novembre 2021), la pure voix du Wassoulou s’est éteinte le dimanche (4 septembre 2022) à Fana où elle était en séjour thérapeutique dans sa belle-famille. Une immense perte pour la musique malienne désormais orpheline d’une artiste talentueuse promise à une très brillante carrière !
Hélas ! Le destin en a décidé autrement ! Coulibaly Nabintou Diakité nous a quittés dimanche dernier (4 septembre 2022) en fin de journée à Fana où ses obsèques ont eu lieu le lendemain (lundi 5 septembre 2022) dans sa belle-famille.
En vraie amazone, elle a farouchement résisté à ce mal pernicieux qui la rongeait depuis des années. Elle s’est battue contre la maladie sans jamais baisser les bras, entourée de ses proches, dont son époux Berthin Coulibaly toujours aux petits soins pour son épouse. D’ailleurs, ce grand amour a permis à la voix d’or du Wassoulou de redonner espoir à ses fans avec un dernier album : Dounia ! Ce monde auquel elle a tourné de dos aujourd’hui pour de bon ! Moins d’un an après la sortie de cet ultime opus en novembre 2021 !
«Dounia» a été chaleureusement accueilli par les critiques comme un chef d’œuvre de la musique du Wassoulou, de la musique malienne. Et cela parce qu’il est encore difficile de choisir entre les dix titres (Denko, Nani Nani, Diarabi, Naloma, Kalan, Marakaw, Djougouya, Madame Cissé, Yanonkalaya et Dounia) qui le composent. Des morceaux évoquant les thématiques de la cruauté humaine, de la méchanceté gratuite, des coups de la vie, de l’amour, de l’éducation, de la santé, du leadership féminin et aussi de la… mort ! Prémonition ? En tout cas, l’œuvre a séduit ! «Ce nouvel album à réconcilier tout le monde sur l’immense talent de ce jeune artiste qui maîtrise tellement son art et surtout sa voie qu’elle en fait ce qu’elle veut sans perdre le contrôle», avait alors avoué (après la sortie officielle) un critique en reconnaissant qu’il l’avait jusque-là sous-estimée.
«Dounia» a enrichi sa discographie après «Na diara Minyé» (1998/99) et «Ma Ouléni» (2004). Grande dame de la musique malienne qui était sur la scène depuis l’âge de 10 ans, Nabintou n’est plus à présenter. En effet, elle a fait ses premiers pas dans la chanson en tant que choriste aux côtés de sa cousine, la diva Oumou Sangaré (avec qui elle s’est réconciliée juste avant de tirer sa révérence). Avec Oumou, elle a parcouru le monde pour donner des concerts. Un belle opportunité de se frotter à de grands artistes et de se forger un style avant d’être propulsée dans le grand bain du showbiz avec «Nadiara Miyé» sorti en 1998/99 sous la houlette du maestro Massambou Wélé Diallo.
Pour de nombreux critiques, le coup d’essai fut un véritable coup de maître. L’opus obtient en effet le prix de la meilleure vente sur le marché discographique malien. En 2004, Nabintou a mis sur orbite «Ma Ouléni» sous le Label MBD Productions de M’Baye Boubacar Diarra. Pour la promotion de cet album, le jeune talent à la voix d’or a parcouru l’Afrique du nord au sud et de l’est à l’ouest.
Malheureusement, des événements personnels vont l’éloigner de la scène musicale pendant de longues années. En décembre 2017, celle qui est surnommée la «Voix d’or» du Wassoulou ou la «Tigresse» a fait un remarquable come-back avec un nouveau single, «Simaya» (Longévité) qui a aussitôt cartonné sur la bande FM et sur les plateformes de téléchargement. Le succès est viral car, longtemps sevrés de sa sublime voix, les fans s’en délectent.
L’an dernier, Nabintou Diakité était donc revenue en force dans les bacs et sur la scène musicale malienne voire africaine avec «Dounia» ! Un opus teinté de l’expérience accumulée pendant sa jeune carrière marquée par des tournées en Afrique, en Amérique et en Europe. Paraissant alors en pleine forme, l’artiste chanteuse et l’auteure-compositrice avait en réalité fait violence sur elle-même pour dire adieu aux mélomanes, à ses nombreux fans à travers le monde qui ne cessent de lui rendre un hommage mérité sur les réseaux sociaux depuis l’annonce de son décès !
Nabintou a été arrachée de façon précoce à leur affection comme Tata Diakité, Ramata Diakité… et bien d’autres avant elles. Mais, tout ce qu’Allah fait est bon !
Ida saya yé Né Dôgônin (petite sœur) !
Puisse Allah le Tout Puissant, le Très Miséricordieux, t’ouvrir largement les portes du paradis Firdaws ! Que la souffrance endurée avec la maladie soit l’absolution totale de tous tes péchés !
Adieu Nabintou
Courage petit frère Berthin car ainsi va la vie !
Moussa Bolly
Source : Le Matin