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Musique et engagement citoyen : Salif Kéita marque ses distances avec la politique politicienne

Après l’édition inaugurale en 2009 et le succès des éditions suivantes, la 13e édition du «Kriol Jazz Festival» de Praia (Cap-Vert) à nouveau fait vibrer les rues de la capitale capverdienne les 4, 5 et 6 avril 2024 avec stars mondiales comme Salif Kéita. Pour son premier concert au Cap-Vert, Salif Kéita a évité les questions politiques et a eu une pensée émue pour Cesaria Evora, la célèbre et regrettée «Diva aux pieds nus»

Pour cette 13e édition du «Kriol Jazz Festival» de Praia (Cap-Vert), le saxophoniste Steve Coleman, les Ghanéens de Santrofi ou encore l’Afro Cuban Jazz project se sont succédé sur scène. Mais, une autre grosse pointure de l’Afrique a marqué sur scène cette édition d’une empreinte indélébile. Il s’agit de Salif Kéita. Et pourtant le Rossignol du Mandé jouait pour la première fois de sa carrière au Cap-Vert.

Entouré par onze jeunes musiciens exceptionnels et son désormais inséparable compagnon de scène, Madou Sidiki Diabaté, Salif Kéita a offert au public une prestation si époustouflante que, selon de nombreux confrères, elle restera dans les annales du Kriol Jazz Festival. Deuxième à monter sur scène, le passage du Domingo de la musique mandingue a été considéré par la presse locale comme «le moment fort et le plus attendu de la soirée». Et d’ajouter, «Sérieux et accompagné d’un groupe de luxe, il a sans aucun doute offert un spectacle divin qui a enthousiasmé le public qui a interagi avec le grand artiste malien… Salif Kéita a fait rugir le public qui dit avoir adoré».

Et naturellement que pour son premier concert au Cap-Vert, le crooner a eu une pensée pour la regrettée Cesaria Evora avec qui il a enregistré la chanson «Yamoré» en 2002. A Praia, il a interprété avec Mindela ce titre qui a fait sensation dans le monde. Pour des confrères du pays, «la surprise arrive lorsque Salif Keita interprète Yamore, une chanson avec laquelle il a fait un duo avec Cesaria Évora, avec Mindela Soares, la jeune femme qui a marqué les nuits capverdiennes avec sa voix puissante…».

Comme on pouvait s’y attendre, des confrères ont tenté en vain de faire réagir le Rossignol par rapport à l’actualité de son pays, le Mali, au cours notamment d’une conférence de presse dans un grand hôtel de la capitale capverdienne. Mais en vain. «Je tiens à dire que je n’aime pas tellement parler de la politique africaine parce que les gens ne savent pas réellement ce qui se passe en Afrique. Et quand tu parles, ça te retombe sur la gueule. Je préfère ne pas en parler», a-t-il répondu face à l’insistance de la presse.

Il faut rappeler que Salif Kéita a été nommé conseiller spécial du président de la Transition par un décret datant du 11 août 2023. C’était une semaine après l’annonce de sa démission du Conseil national de la Transition (CNT). «Je viens par la présente vous soumettre ma démission à compter du 31 juillet 2023 en tant que membre du Conseil national de la Transition pour des raisons purement personnelles. Je resterai toujours l’ami incontesté des militaires de mon pays», avait-il déclaré sans plus de précision dans un message lu en séance publique le 8 août 2023.

Par le passé, le Rossignol du Mandé a été tenté par des mandats électifs. On se rappelle par exemple qu’il s’était présenté aux législatives de juillet 2007 sous les couleurs du Parti Citoyen pour le renouveau (PCR). Mais, il a vite déchanté par la suite. Lors d’une conférence de presse animée le 29 février 2020, il avait annoncé avoir renoncé à se présenter aux différentes élections organisées au Mali. Et cela d’autant plus que, avait-il déploré, pour se présenter aux élections au Mali, il faut payer les signatures des élus. Selon le Rossignol, les conseillers communaux exigent la somme de 45 000 F CFA et les députés 10 millions de F CFA. Des pratiques qui jurent avec l’esprit et les principes de la démocratie.

A 74 ans, le prodige de Badougou Djoliba veut sans doute se concentrer désormais sur la musique qui lui offre une fabuleuse tribune d’expression et d’engagement. «La musique est un médicament : elle soigne, elle fait oublier. C’est comme de l’oxygène. Heureusement, qu’elle existe», a-t-il confié à la presse. Producteur de Cesaria Evora, José Da Silva a créé le Kriol Jazz Festival à Praia, la capitale. Un évènement réputé où de grands noms du jazz et des musiques du monde se sont produits.

Cet événement a lieu chaque année et se déroule sur l’île de Santiago, avec un programme étalé sur trois jours. Le public cible est à la fois national et étranger. Avril a été choisi car c’est un mois à forte affluence touristique afin d’attirer le plus grand nombre de spectateurs possible. Basé sur la référence internationale qu’est le jazz, ce projet vise à créer une rencontre culturelle basée sur la culture créole.

Moussa Bolly

 

Source: Le Matin
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