Alors que deux syndicats de magistrats ont entamé un mouvement de grève ce 25 juillet 2018, plusieurs autres syndicats du secteur de la santé menacent d’enclencher un mouvement de grève de 15 jours à partir du 26 juillet 2018. Amélioration de leurs conditions de travail ou de leur statut, les syndicats entendent exiger du gouvernement la satisfaction de leurs points de revendication avant toute reprise du travail.
La plateforme syndicale constituée de la Fédération des Syndicats de la Santé, de l’Action Sociale du Mali (FESYSAM), le Syndicat des Médecins du Mali et le Syndicat Autonome des Personnels des Centres Communautaires de Santé prévoient d’entamer une grève de 15 jours à partir de ce 26 juillet 2018, si leurs revendications ne sont pas satisfaites d’ici là. Ce mouvement intervient après l’observation d’un mot d’ordre de 9 jours en juin dernier pour les mêmes motifs. Il s’agit notamment de l’adoption de leur statut qui comporte notamment le changement de la grille salariale. Les syndicats réclament également l’application du protocole d’accord signé avec le gouvernement à la suite de la grève de 36 jours observée par ces syndicats en mars 2017 et qui connaît « un taux d’exécution de 30% », selon le docteur Seybou Cissé, secrétaire général de la FESYSAM.
D’autres points sont aussi relatifs à la passerelle entre la fonction publique des Collectivités et l’enseignement supérieur ainsi que le soutien à l’installation des médecins « qui ne pourront pas être employés par la fonction publique », précise le docteur Cissé. Cette grève prévue pour 15 jours, sera reconduite en grève illimitée, selon les syndicats. A moins que les négociations qui sont en cours aboutissent.
De leur côté le Syndicat Autonome de la Magistrature et le Syndicat Libre des Magistrats a déjà commencé son mouvement de grève. Motif : la non satisfaction des revendications soumises à l’Etat depuis 2014 ; avec une nouvelle revendication soumise à la suite de l’enlèvement du juge de Niono, il y a maintenant 8 mois. En effet, les magistrats estiment qu’au lieu de mettre en œuvre l’accord convenu avec eux sur le renforcement de la sécurité des magistrats et des juridictions, l’Etat contribue plutôt à le dégrader. « Le gouvernement avait pris 2 engagements relatifs à la relecture de notre statut et la revalorisation de la grille ». A lieu de mettre en œuvre l’engagement concernant la sécurité qui devrait être mis en œuvre en fin juin, « l’Etat a contribué à la dégrader », avec la diminution de l’effectif de sécurité affecté au niveau des tribunaux, selon Hady Macki Sall, président du Syndicat Libre des Magistrats. Même si l’Etat explique cette situation par des impératifs de formation de ces agents.
Cette grève d’une durée d’une semaine sera reconduite en grève illimitée en cas de non satisfaction de leurs revendications, assurent les syndicats. Cette grève qui débute à quelques jours des élections, est-ce un hasard ? Tout à fait, répond Abdourahamane Mohamed Maïga, secrétaire à la communication du Syndicat Libre de la Magistrature. « Cette grève n’a rien avoir avec les élections. Il s’agit des mêmes revendications que nous avions depuis plusieurs années ».
Journal du mali