Lorsqu’il a fait le coup d’État du 19 novembre 1968, Moussa Traoré a dit au peuple malien que nous sommes venus pour redresser la situation économique et sociale et les dérapages du régime de Modibo Keïta et de son parti l’Union Soudanaise-République Démocratique Africain (US-RDA). Mais à la tâche, Moussa Traoré et son CMLN ont fait pire que Modibo.
Ce faisant, il a ouvert le flanc à ses adversaires politiques qui en ont profité pour faire un travail de division intelligemment organisé à l’intérieur de l’administration, à cause du fait que le CMLN a confisqué le pouvoir.En effet, quand le CMLN a pris le pouvoir, il a promis de rendre le pouvoir à un régime civil constitutionnel au terme de six (06) mois. Ce qui ne fut pas fait, sapant du coup le crédit le pouvoir militaire.
Le général Moussa Traoré reconnaissait lui-même qu’un de ses points d’échec était qu’il n’avait pu arriver à maîtriser «les cadres». C’est un exercice extrêmement difficile, parce qu’«il est demandé à certains cadres d’amener d’autres cadres» à plus de considération pour la chose publique. C’est comme quand on confie la décentralisation à des agents de l’État ou qu’on confie la réforme de l’administration à l’administration elle-même.La transition a parfois eu des attitudes, en apparence d’une grande rigueur, en réalité particulièrement laxistes par rapport à l’ensemble.
Source : Inter de Bamako