L’URD traverse une crise interne depuis plusieurs semaines. Moussa Seye Diallo, Secrétaire-adjoint à la Communication du parti, répond aux questions du Journal du Mali sur les dernières évolutions au sein du parti à la Poignée de mains.
Comment se porte l’URD aujourd’hui, après les adhésions de taille qu’elle a enregistrées?
Techniquement, le parti se porte très bien, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Ce qu’on peut dire, c’est qu’après le décès d’une personnalité comme Soumaila, il est normal qu’un jeu de leadership se fasse au niveau national. Cela est en train de se passer en douceur. Mais ce qui est important et qu’il faut observer, c’est que jusqu’à preuve du contraire personne n’a entendu dire qu’un cadre de l’URD a démissionné. Donc le parti se porte bien et est dans une évolution normale.
Aujourd’hui il y a au moins 3 prétendants pour porter votre flambeau à la future présidentielle. Comment le parti gère-t-il cette situation ?
Le parti la gère comme il peut. Ce n’est pas facile, mais il a la chance d’avoir un homme comme le Pr. Salikou Sanogo, qui dirige le par intérim. Ce dernier a montré qu’il n’avait pas d’ambition personnelle en gardant une certaine neutralité. Il est engagé pour sauver l’URD et lui trouver un leadership avéré pour les échéances électorales prochaines. Donc aujourd’hui, à l’intérieur du parti ce n’est pas facile, mais c’est un jeu de leadership normal qui est en cours.
Qu’en est-il du Comité de conciliation mis en place pour rapprocher les trois camps ?
À l’URD, quand c’est difficile, les textes ont prévu un Comité des sages, constitué des Présidents d’honneur et des Vice-présidents. Aujourd’hui, c’est ce Comité des sages, avec à sa tête Younoussi Touré, qui est en train d’œuvrer. Il a calmé la situation et donné des directives qui sont en train de faire effet. C’est avec cette démarche qu’on arrive à tenir sur l’essentiel, pour que le parti ne parte pas dans tous les sens.
Pourtant, certains membres du bureau ont lancé une pétition pour la tenue d’une Conférence nationale extraordinaire…
Ces membres, se sentant démunis politiquement, veulent se construire une majorité, sous le sceau juridique, en catimini. Le Pr. Salikou Sanogo l’a compris et c’est pour cela qu’il leur a dit d’arrêter. C’est en fait une question de divergence de pratiques. Nous ne sommes pas obligés de faire une Conférence nationale extraordinaire, parce que le parti est en train de vivre une période difficile, qui le fragilise, et doit se retrouver pour repartir. Si on tient cette rencontre dans un contexte de divergences, cela pourrait nous faire imploser.
Propos recueillis par Mohamed Kenouvi
Source : Journal du Mali