« Je ne suis pas sûr que ceux qui sont à la base de ces attaques aient l’intention de discuter avec qui que ce soit, puisque les attaques continuent régulièrement ». Ces propos de Moussa Mara, président du parti Yelema sur RFI, hier mercredi 12 février 2020, donne un signal d’alerte en ce qui concerne la décision des autorités politiques maliennes de dialoguer avec les chefs dihadistes dont Iyad Ag Aly et Amadou Kouffa.
Selon l’ex-Premier ministre d’Ibrabim Boubacar Kéita, même si les terroristes sont prêts à aller au dialogue pour le retour à la paix, sur quels termes de référence ce processus va se dérouler ? se demande-t-il. Ces termes seront-ils compatibles avec les valeurs du Mali ? Moussa Mara doute fort, car, dit-il, ce que cherchent ces djihadistes aujourd’hui, c’est l’instauration de la charia, l’installation du Califat, le rejet de la Constitution,Bamada.net de l’État multiconfessionnel du Mali.
Ce ne sont pas les seuls problèmes que décèle M. Mara dans ce processus que le chef d’État malien veut entamer. Pour ce candidat aux législatives prochaines en commune IV du district de Bamako, « [NDLR] quand vous regardez le terrain aujourd’hui, les groupes terroristes qui semblent être les plus forts, ne sont pas forcément ceux avec lesquels on veut discuter »
Les plus dynamiques aujourd’hui sur le terrain semblent être, pour Moussa Mara, l’État islamique au Sahara. Il estime que ce groupe est plus fort que le Groupe de soutien aux musulmans et à l’islam avec lequel l’État malien veut dialoguer. « Toutes les attaques des trois frontières, c’est l’État islamique », précise-t-il avant de déplorer le fait que toute l’attention des autorités maliennes semble se porter sur Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Moussa Mara rappelle à qui veut l’entendre que ceux-ci « sont des Maliens, mais sur le terrain, ce n’est plus Iyad et Koufa qui sont les seuls acteurs ou les patrons », souligne-t-il.
Si le président du parti Yelema voit des problèmes à déclencher un processus de Dialogue avec ces terroristes, Me Baber Gano, secrétaire général du RPM, soutient le chef de l’État. D’après celui-ci, cette démarche des autorités politiques n’est qu’une concrétisation des résolutions du Dialogue national inclusif : « Il est arrivé un moment où le président a fait le Dialogue national inclusif, c’est lié à la volonté de tous les Maliens, qui ont exprimé ce souhait, de dialoguer avec Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa, dans les recommandations du dialogue national inclusif ».
À l’en croire, les modalités de réconciliation avec ces terroristes vont être définies. Car « Il y a des lignes rouges qu’il ne faut pas franchir », a-t-il averti. Ces lignes rouges sont entre autres : la partition du Mali, la République, le territoire du Mali, la laïcité, les principes républicains…
F. TOGOLA
Source: Journal le Pays-Mali