Le très sulfureux prédicateur BandiougouDoumbia médite désormais sur son sort à la Maison centrale d’arrêt de Bamako depuis le mardi 18 février 2020.Il est reproché au célèbre prêcheur d’avoir non seulement fait l’apologie du terrorisme, mais aussi et surtout d’avoir proféré des menaces et des injures à l’endroit de la première institution de la République, qui est le Président de la République. Est-ce la fin de l’impunité ? Jusqu’où ira la justice dans cette affaire, car l’inculpé qui est BandiougouDoumbia, se trouve être l’un des membres de l’actuel Haut Conseil Islamique, celui du guide des Ançares, Chérif Ousmane Madani Haidara ? Ce dernier, qui est la pièce de rechange contre l’Imam Mahmoud Dicko, pour le cercle d’amis d’IBK,se trouve être aujourd’hui un deses fervents soutiens. Donc l’arrestation de Bandiougou Doumbia, bien que justifiée, ne manquera pas de susciter des interrogations au sein des milieux dits religieux. Les partisans du Chérif de Banconi crieraient à la trahison et aux deux poids deux mesures, en évoquant des faits ou propos presque similaires commis par d’autres religieux,soit à l’égard d’IBK ou contre d’autres autorités de la République, sans être inquiétés.Tandis que l’autre tendance, celle de l’Imam Dicko, qui serait aujourd’hui en odeur de sainteté avec le Président de la République, jubilerait à l’annonce de l’arrestation de Bandiougou Doumbia. Comme pour dire à IBK que l’affaire du prêcheur BandiougouDoumbia, loin d’être inédite, risquerait de prendre une tournure politico-religieuse. Sinon, au regard du droit, ses propos sont d’une telle gravité qu’ils sont passibles d’une peine d’emprisonnement conformément à la législation malienne.
Pour rappel,Bandiougou Doumbia, le tribun, n’était pas à son premier coup d’essai. Sous ATT, il avait fait la même sortie, plus virulente, plus humiliante contre les plus hautes autorités de la République, comme ATT, Président de la République, Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, Safiatou Traoré, toutes deux députées. Leur crimeétait d’avoir adopté la loi sur le code de la famille à l’Assemblée Nationale.Bandiougou aurait profité de l’affaissement de l’Etat pour tenir des propos d’une rare violence à l’égard des plus hautes autorités du Mali. Si ATT s’en était accommodé, tel ne semble être le cas d’IBK qui, après cinq ans de laisser-aller, aurait décidé de mettre de l’ordre dans la demeure.
Le Mandé Mansa, après sa réélection, a décidé de siffler la fin de la récréation pour ceux qui se croient tout permis. Si l’on se rappelle lors d’un discours qu’IBK a tenu après la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle de 2018, Il dit mettre fin à l’anarchie qui a fait du Mali une République bananière. Bandiougou aurait dû se rappeler de ce discours et surtout du sort réservé aux activistes Bouba Fané et Abdoul Niang, qui se croyaient au-dessus de la loi, avant de poser son acte.
En somme, que le droit soit dit et appliqué pour que le Mali sorte de ce cercle infernal d’anarchie et d’impunité. Que tous les citoyens quel que soit leurs rangs, soient égaux devant la loi.
Youssouf Sissoko
Source: Infosept