A l’instar des autres localités de notre pays, la Région de Mopti a procédé, mardi dernier, au lancement officiel de sa campagne de lutte contre le Sida. La cérémonie s’est déroulée au siège de l’Alliance Mission de Sévaré sous la présidence du directeur de cabinet du gouverneur, Kantara Diawara. C’était en présence du secrétaire exécutif régional du Haut conseil national de lutte contre le Sida (HCNLS), Édouard Sangaré, du coordinateur régional du RMAP+ (Réseau malien des personnes vivant avec le VIH-Sida), Issa Maïga, des autorités administratives et politiques de Mopti. L’évènement a aussi mobilisé les responsables d’ONG et de structures intervenant dans le domaine avec un accompagnement de la MINUSMA.
A l’entame de la cérémonie, les participants ont observé une minute de silence en la mémoire des personnes décédées du fait du VIH. Le coordinateur régional du RMAP+ a salué les efforts du gouvernement à travers l’initiative de prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH et leurs enfants. Cependant, il a fait savoir que la crise sécuritaire s’est ajoutée à la stigmatisation et à la discrimination pour augmenter les difficultés entrainant la réduction du nombre d’ONG intervenants dans les activités de prévention contre le VIH/Sida. Parmi les difficultés figure en bonne place l’arrêt de 6 CD4 sur les 11 existants pour les 14 sites de prise en charge médicale. Le coordinateur régional du Réseau a aussi indiqué que l’inobservance du traitement augmente le taux de résistance du virus qui conduit à la perte de beaucoup de nos bras valides, laissant derrière eux des veuves et orphelins avec un avenir incertain.
Quant au secrétaire exécutif régional du HCNLS, il a salué les efforts des plus hautes autorités et des partenaires qui ont permis à la région de disposée de 122 structures pour la prévention de la transmission mère-enfants du VIH, 40 centres de conseil et de dépistage volontaire, 13 sites de prise en charge antirétroviral avec 2252 patients sous antirétroviraux et 10 associations de PVVIH. Selon lui, ce dispositif a permis en 2018 au conseil le dépistage de 9830 personnes dans les structures sanitaires et la réalisation de test VIH chez 36 467 femmes dans le cadre de la prévention mère-enfant du VIH (PTME) dont 71 cas positifs et 12 conjoints testés dont 5 positifs; la formation de prestataires des districts sanitaires et de la région en coaching clinique ; l’interopérabilité OSP San-té/DHIS2; la prise en charge psychologique et sociale des personnes vivant avec le VIH; et la manipulation des appareils de dépistage précoce du VIH (ALERE Q) sur financement de plusieurs organisme comme: PDIBS, UNICEF, USAID/KJK, PSM, Plan International, Secrétariat Exécutif du Haut Conseil National de lutte contre le Sida récipiendaire du Fonds mondial. Malgré les acquis, Edouard Sangaré pense que la région reste confrontée à des difficultés comme l’insuffisance de partenaires pour le financement des activités; la persistance de la stigmatisation et de la discrimination des personnes vivant avec le VIH et l’insuffisance de synergie d’actions entre les acteurs.
Le directeur de cabinet du gouverneur de la Région de Mopti a salué et remercié tous les acteurs de la santé, la société civile qui œuvrent inlassablement pour le bien-être des personnes vivant avec le VIH. «Le thème de cette année, à savoir :Connaitre son statut sérologique du VIH, un droit et un devoir, nous interpelle tous pour l’élimination du Sida à l’horizon 2030», a souligné Kantara Diawara.
Dramane COULIBALY
AMAP-Mopti
L’Essor