Après l’attaque d’Ogossagou dans le cercle de Bankass faisant 135 morts, le gouvernement a annoncé ce dimanche 24 mars 2019 la dissolution du mouvement d’auto-défense Da Nan Amassagou. Une mesure accueillie avec « stupéfaction » par les responsables du mouvement. Ceux-ci affirment que Da Nan Amassagou est un groupe d’autodéfense qui ne détient aucun document administratif officiel.
Cette annonce intervient alors que le groupe Dan Nan Amassagou est soupçonné d’être à l’origine de l’attaque de ce week-end faisant 135 morts dont des enfants et des femmes. Les assaillants n’ont pas encore été identifiés, mais des témoins affirment que les auteurs de cette attaque avaient un accoutrement qui fait allusion à la mode vestimentaire des chasseurs du groupe d’auto-défense dogon. Pourtant le groupe d’autodéfense dogon déclare n’avoir pas pris part à ces « tueries ».
Le mouvement Dan Nan Amassagou a été créé en 2016 pour assurer la sécurité des dogons au centre du pays. A l’époque, ceux-ci avaient été victimes de plusieurs attaques meurtrières.
Le gouvernement a annoncé sa dissolution ce dimanche 24 mars 2019 à la fin d’un Conseil des ministres extraordinaire à Bamako. Dirigée par Youssouf Toloba, la milice dogon se dit surprise par cette décision du gouvernement. Selon son porte-parole Marcelin Guengueré, Dan Nan Amassagou est un mouvement d’autodéfense qui ne détient même pas de récépissé. Il affirme également que le mouvement reste engager en faveur du cessez-le-feu signé avec le gouvernement du Mali.
Pour l’heure, des délégations ont été dépêchées à Ogossagou, dans le cercle de Bankass et une enquête reste ouverte, rappellent les autorités maliennes.
En parallèle à cette décision, certains responsables des forces armées maliennes ont été démis de leur fonction. Cependant cette mesure est loin de convaincre certains observateurs. « Ces changements dans la hiérarchie militaire à eux seuls ne suffisent pas pour résoudre le problème », expliquent certains spécialistes des questions sécuritaires. Pour Baba Dakono, ces actions doivent être suivies par l’ouverture d’enquêtes pour situer les responsabilités de ces actes et sanctionner les coupables.
Baba Dakono chercheur à l’Institut d’Etudes de Sécurité de Bamako
Studio Tamani