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MONETIQUE : La carte ” Traveler ” de Banque Atlantique ne répond pas aux sollicitations de ses détenteurs

Ils sont nombreux les clients de la Banque atlantique à se plaindre de son service monétique. En particulier les détenteurs de la carte  » Traveler « .

Je déconseille à tout le monde les produits monétiques de la Banque atlantique« , se lamente Yacouba Baby, une victime de cette banque. Ingénieur informaticien de son état, il a perdu un marché d’un million de FCFA par la faute de la Banque atlantique. Il raconte sa mésaventure avec un produit du service monétique de cet établissement.

En effet, après la signature d’un contrat d’une valeur de 960 000FCFA, le6 avril 2019 et qui avait pour date de livraison le 14 mai 2019, il y avait une nécessité d’effectuer un achat en ligne dans le cadre dudit contrat.

Le vendredi 10 mai 2019, le destin le conduit malheureusement dans l’agence Bittar de la Banque atlantique, sise à Sogoniko, dans le but d’acquérir une carte prépayée  »Traveler ». Ce, afin de pouvoir faire son achat en toute quiétude et rapidité, puisque la banque vante les performances de ce produit avec une communication à la limite outrageuse. Après s’être renseigné sur les modalités d’acquisition de ladite carte, l’agent l’a rassuré que la carte  »Traveler » fonctionnera le même jour.

Pour ce faire, il devait débourser 23 500FCFA comme prix d’achat de la carte et, à chaque recharge, la banque prélèvera 2% du montant de la recharge comme frais. Aussi, lui a-t-on recommandé de recharger la carte à hauteur de 120 000 FCFA avec des frais de 2 400FCFA, représentant les 2%. Yacouba Baby se retire tout joyeux, espérant avoir fait une bonne opération. Ça ne sera pas le cas.

En effet, c’est dans la nuit du vendredi au samedi, vers 1heure, qu’il réalisera que la carte n’est pas opérationnelle lorsqu’il a voulu faire un paiement en ligne. L’achat par le site a échoué pour motif :  » L’inscription au paiement ponctué a été rejeté par votre institution financière ; utilisez une autre carte pour terminer le paiement« . C’était le début de son calvaire avec la Banque atlantique.

Le samedi 11 mai, il s’est rendu à l’agence pour régler le problème et il a reçu comme réponse :  » Votre carte n’a pas été activée par notre service monétique, veuillez patienter.«

Or, M. Baby affirme avoir acquis la carte parce qu’il a été rassuré par l’agent de la banque que celle-ci allait fonctionner le même jour. Il devra donc patienter, la peur au ventre de ne pouvoir respecter le délai de livraison de l’objet de son contrat.

Le lundi 13 mai, il s’est rendu à nouveau à la banque pour notifier que sa carte ne fonctionnait toujours pas et qu’il avait des obligations contractuelles à respecter avec la livraison de l’objet le lendemain mardi. C’est en ce moment-là que l’agent s’est précipité pour envoyer les informations de la carte au service monétique pour  » activation » et lui demanda de patienter un petit peu.

Jusqu’à 14h30, heure de fermeture (pour raison de ramadan), la carte ne fonctionnait toujours pas et le pauvre client a été au GAB pour essayer de retirer son argent en vue d’essayer chez une autre banque. Le message du GAB a été le suivant :  » Carte hors service« . Yacouba Baby ne savait plus à quel saint se vouer parce qu’il ne pouvait ni payer en ligne ni retirer ses sous.

Et, jusqu’au mardi 14 mai, date butoir de la livraison de l’objet de son contrat, il n’a pu livrer car il était bloqué par la Banque atlantique au niveau du paiement. Le client se rend à nouveau à l’agence, toujours avec l’espoir de trouver une solution. Il va vite déchanter car le message est toujours le même : « Le service monétique n’a pas fait de retour par rapport à la situation« .

Le mercredi 15, la carte ne fonctionnait toujours pas. L’agent de la banque affirme ne rien savoir des raisons qui font que la carte ne fonctionne pas. Une nouvelle journée de perdue pour le jeune homme.

Le jeudi 16 mai, il a alors décidé de se rendre directement au siège de la banque afin de rencontrer des responsables du service monétique. C’est ici qu’il s’est rendu compte de la gravité de sa situation. L’agent qui l’a reçu lui lança à la figure: « Nous ne pouvons rien faire pour vous ; veuillez régler le problème  auprès de l’agence où vous avez payé votre carte« . Stupéfait, Yacouba Baby posa la question de savoir si l’on prélève des frais en cas de paiement en ligne et de retrait au GAB. Là, il s’est rendu compte que son interlocuteur, supposé être un responsable du service monétique, n’en a aucune idée. Après un coup de fil, l’agent en question revient avec ces mots:  » En cas de paiement en ligne, la banque ne coupe rien, mais au GAB, la banque coupe des frais « . Curieusement, cette  réponse est tout le contraire de celle donnée par l’agence Bittar, à Sogoniko. Ce qui a convaincu le jeune homme comme quoi la Banque atlantique n’a aucune connaissance de la carte qu’elle vend pourtant à ses clients.

La fuite en avant

Le vendredi 17 mai, soit 8 jours après l’achat et la carte ne fonctionnait toujours pas, l’agence Bittar accuse le site marchant d’avoir des problèmes. Séance tenante, Yacouba Baby écrit au support technique du site qui a réfuté l’accusation du service monétique de la banque. Pour se convaincre davantage que le site marchant était bel et bien opérationnel, il tenta des achats sur trois autres sites marchants qui ont tous refusé la carte. Cette fois-ci, l’agent, dos au mur, invente un autre motif. Il soutient que le solde sur la carte est inférieur au montant nécessaire. Le jeune augmente le niveau de la recharge de la carte de 20 500FCFA supplémentaires avec ses frais. Mais rien à faire : la carte ne fonctionne toujours pas.

Les aveux

Finalement, l’agent, coincé, finit par avouer  que  la carte  »Traveller » est un  » nouveau produit et qu’ils n’ont pas assez d’informations là-dessus « .

Mais le mal était déjà fait car le cocontractant a notifié à Yacouba Baby l’annulation du contrat et lui exige le remboursement de l’avance perçue. Désespéré, l’infortuné par faire recours aux services d’un huissier de justice.

Le lundi 20 mai, l’huissier saisit la banque avec  » une sommation interpellative pour explication et dédommagement du préjudice causé par la carte défectueuse « .

Apres 96 heures, soit 4 jours sans suite, l’huissier s’est rendu au siège de la banque pour s’enquérir de la réponse afin d’établir son procès-verbal. On l’informe que  » la banque n’est pas obligée de répondre à une sommation. La seule chose que la banque puisse faire, c’est de chercher à réparer la carte pour débloquer l’argent dessus. En ce qui concerne la réparation du préjudice causé, la banque ne peut rien.«

Dans la foulée, Yacouba Baby a été à la banque UBA qui lui a proposé sacarte prépayée qu’il a achetée et testée sur-le-champ sur un site. Celle-ci a fonctionné en moins de 4 minutes. Il n’exclut pas de porter plainte contre la Banque Atlantique dans les jours à venir. Contactée par nos soins, sa responsable de la communication, Oumou Fané, a mis trois jours pour expliquer qu’  » elle a besoin de temps pour comprendre l’affaire en question« . Une tentative de gain de temps normale pour une communicante. Dans son retour, elle dit  » être en train de réunir les différentes informations avec le service juridique chargé de l’affaire« . Ensuite, elle demande de lui accorder, en plus des 72 heures écoulées, 72 autres heures pour un retour. Jusqu’à la mise sous presse de ce papier, sa réaction n’est pas venue.

Comme Yacouba Baby, d’autres clients, à l’image de Niamoye Tangara ont fait les frais de cette carte bancaire de la Banque atlantique. Le malheur de Tangara est arrivé lors d’un voyage d’affaires qu’elle effectua à Dubaï. Elle a eu la surprise de sa vie de découvrir sur place que la carte bancaire qu’on lui a vendue ne fonctionnait pas. Elle n’a jamais pu faire d’opération.

Malgré tout, Oumou Fané prêche que sa banque et une autre, dont elle ne veut pas citer le nom pour des raisons évidentes,  » sont les seules à disposer d’un service monétique fiable« . Pourtant, les plaignants de ce service se comptent par centaines.

Qu’à cela ne tienne, avec le service monétique de la Banque atlantique, vous avez de forte chance de mettre votre argent en prison, avec son corollaire de déception et de tracasseries.

A suivre.

Yaya KANITAO

Source: l’Indépendant

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