Stars de la musique et du cinéma, sportifs et hommes politiques ont définitivement succombé à l’appel du poil au menton. Pourquoi ? Comment ? Enquête.
Tous les coiffeurs de Monrovia vous le diront… Dans la capitale libérienne, la mode, actuellement, en matière de pilosité, est d’exiger une « coupe Weah » pour ressembler au chef de l’État. Non pas pour imiter feu sa coupe de cheveux (les tifs ont déserté depuis longtemps le crâne de l’ancien buteur), mais pour imiter celle de sa barbe, qu’il porte courte, soigneusement dessinée, de la mandibule aux maxillaires.
Le phénomène vient en fait conforter une tendance lourde. Fini les mentons lisses, les pommes d’Adam nues, les lèvres bêtement isolées au beau milieu d’un océan d’épiderme glabre : la barbe s’est durablement invitée sur les visages masculins, et l’Afrique n’est plus épargnée. Dans le nord du continent, cela n’a rien d’étonnant… Tandis que dans le Sud le maintien de la pousse est moins évident. D’autant que la barbe, piège à chaleur et à poussière, peut, selon plusieurs témoignages de nos collaborateurs, transformer le bas du visage en marigot suintant.
« Hirsutisation » des personnalités noires
Mais aujourd’hui, le velu est devenu la norme. Et l’on assiste à une « hirsutisation » des personnalités noires, tous secteurs confondus. Pensez à la musique et aux buissons généreux qui couvrent les visages de DJ Arafat ou de Fally Ipupa. Songez à la coquetterie poivre et sel dont s’est affublé Idris Elba (régulièrement élu homme le plus sexy de la planète ciné). Et pour rester dans le septième art, scrutez attentivement l’affiche du « blackbuster » Black Panther, sur laquelle aucun des grands rôles masculins n’est imberbe.
Jeune Afrique