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Mme Touré Adrienne dite Diarha : UNE PIONNIÈRE DU JOURNALISME AU MALI

Elle fut la première femme journaliste de notre pays et a œuvré pour la consolidation de jeune république indépendante du Mali

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De teint clair et de petite taille, Mme Touré Adrienne dite Diarha impressionne par sa vivacité d’esprit. Cette battante, surnommée par ses collègues «la Dame de fer », est une pionnière de l’information dans notre pays. Issue de la famille d’Ahmed Baba de Tombouctou, elle est la première femme journaliste du Mali et de la sous-région. Formée par le président de l’Union panafricaine des journalistes Lamine Guèye (résidant à Dakar) et l’ex président de la République Modibo Keïta, malgré le poids de l’âge (elle a 76 ans), notre pionnière garde toujours son dynamisme et sa bonne humeur.

Elle confie qu’au début, le métier de journalisme ne l’enchantait pas car elle travaillait déjà à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et gagnait bien sa vie. C’est pour sa détermination et son courage que l’ancien président Modibo Kéïta l’a choisie pour suivre cette formation et renforcer ses capacités de mobilisation sociale. « Je ne voulais pas, mais au finish j’ai accepté. Je me suis dit que si c’est dans l’intérêt de la nation, je suis prête à servir mon pays jusqu’au bout », se souvient-elle, ajoutant qu’à l’époque, nombreuses étaient les opportunités de formation professionnelle à l’extérieur du pays dans le domaine du journalisme et des techniques de l’information.

Selon elle, ces opportunités ont été exploitées à fond mais n’ont pas suffi à doter la jeune République du Mali d’un réseau efficace d’agents de l’information dont elle avait un besoin urgent. Pour pallier cette insuffisance, un stage national a été organisé à Bamako du 20 décembre 1961 au 23 mars 1963. Parmi les 25 candidats, Mme Touré Adrienne était la seule femme. La formation a été couronnée par l’édition d’un livre intitulé : « Le Mali en marche ». Ce recueil est composé des articles des stagiaires portant sur l’agriculture, l’économie, les femmes et les enfants, etc. Devenue journaliste, Mme Touré a travaillé à l’ANIM (Agence nationale d’information du Mali) comme reporter.

La septuagénaire confirme que le journalisme mène à tout. « Il m’a permis de découvrir mon pays et d’être en contact permanent avec toutes les catégories de gens. Notre pionnière cite l’exemple marquant de sa rencontre avec le célèbre marabout El Hadj Ibrahim Haïdara qui vivait à Baguinéda. Le religieux était très respecté et craint. N’importe qui n’avait pas accès à lui. Pourtant la journaliste Mme Touré a pu l’approcher et l’interviewer. Ce jour là, se souvient-elle, les gens étaient étonnés de la voir à côté de cet illustre et saint homme.

Mme Touré Adrienne dite Diarha était une militante dévouée de l’US-RDA, le parti au pouvoir, de l’indépendance jusqu’en 1968. Elle fut une collaboratrice de la première femme député à l’Assemblée nationale du Mali, feue Awa Keïta et de feue l’institutrice distinguée, Mme Sira Diop. Mme Touré a travaillé comme secrétaire au côté de ces deux dames et s’occupait de tous les documents de l’Union nationale des femmes du Mali. Sa capacité de mobilisation lui a valu d’avoir une bonne assise au sein de l’Union. « Lors des fêtes du 8 mars et du 31 juillet, j’organisais des rencontres pour faire la propagande du parti et j’encourageais les femmes à militer pour l’intérêt de la patrie », se souvient-elle.

Après le coup d’Etat de 1968, Mme Touré s’est réfugiée au Niger pour échapper aux tortionnaires du régime militaire. Cet exil a perturbé le parachèvement de sa carrière administrative et l’empêche aujourd’hui de bénéficier de la pension de retraite. Elle demande aux autorités de régulariser sa situation afin qu’elle puisse « passer le reste de sa vie dans la tranquillité du coeur et de l’esprit ». Mme Touré Adrienne dite Diarha a bien besoin d’une pension de retraire car elle est malade et sans ressources financières suffisantes pour prendre en charge ses soins.

Veuve et mère de quatre enfants, Mme Touré estime que les femmes sont le socle de tout développement. « La femme donne la vie et doit la défendre. Elle doit être patiente, honnête, discrète et magnanime pour bien jouer son rôle dans la société », conclut cette pionnière dans le métier de journalisme au Mali.

CHRISTIANE DIALLO

source : L Essor

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