Malgré l’engagement, de longue date, des autorités, la promotion du genre continue à se heurter à des difficultés socio-culturelles dans notre pays
« Croissance économique et autonomisation des femmes, engagement inclusif pour un Mali sécurisé, stable et émergent », tel est le thème retenu par notre pays cette année pour célébrer la journée internationale de la femme. Le thème international étant : “Autonomisation des femmes, autonomisation de l’humanité : Imaginez!”. Ces deux thèmes posent encore une fois l’épineuse problématique de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de la femme. Ces deux objectifs restent à atteindre dans notre pays où le problème de l’équité genre ainsi que de la promotion de la femme reste entier. Malgré les nombreux accords et conventions signés et ratifiés à cet effet par notre pays. Les pesanteurs socio-culturelles sont pour beaucoup dans cette situation.
Il faut rappeler que la Journée internationale de la femme est l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés en faveur de l’épanouissement et de l’émergence de la femme. C’est aussi une opportunité d’appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire de leur pays et de leur communauté et pour la promotion de la gent féminine.
Le thème choisi cette année est en conformité avec la campagne intitule : «Le Genre : Mon Agenda». En effet, 2015 est une année décisive dans le cadre de la promotion du genre après la déclaration de l’Union Africaine la proclamant «Année de l’autonomisation des femmes et du développement de l’Afrique pour la concrétisation de l’agenda 2063 » dans le cadre de la Décennie de la femme africaine (2010-2020).
L’Agenda 2063 reflète, explique Mme Sangaré Oumou Ba, ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, la vision de l’Union Africaine de «bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale». Cette vision, a-t-elle poursuivi, définit les aspirations et les objectifs stratégiques de l’Agenda. Elle souligne, par ailleurs, l’importance d’une Afrique en paix et en sécurité, qui prend en compte les contributions des jeunes et des femmes dans l’actualisation du concept «l’Afrique que nous voulons», se concrétise dans l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes.
Le thème de notre pays pour cette 21e édition de la journée dédiée aux femmes, conforte cette vision et souligne combien l’égalité de genre, l’autonomisation des femmes, la pleine jouissance de leurs droits humains et l’éradication de la pauvreté, sont essentiels pour assurer la croissance économique, la stabilité et la sécurité d’un pays, a soutenu le ministre Mme Sangaré Oumou Ba. Mieux, le thème vise à souligner combien l’égalité des sexes, l’émancipation des femmes, la pleine jouissance de leurs droits humains et l’éradication de la pauvreté sont essentiels au développement économique et social.
Par ailleurs, il faut noter que cette année marque également le vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing (Beijing +20), ainsi que le quinzième anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU et la fin des délibérations sur le programme de développement post-2015. Cet ensemble d’évènements, dira Mme Sangaré Oumou Ba, crée une opportunité unique pour renforcer les engagements vis-à-vis des droits des femmes africaines, l’égalité de genre, l’autonomisation des femmes et le développement durable inclusif.
En abordant l’épineux problème de l’égalité du sexe dans notre pays, la première responsable du département en charge de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, dira qu’avant toute chose, il faut analyser et mettre l’accent sur le rôle primordial des femmes en tant qu’actrices du développement. Selon elle, l’égalité pour les femmes conduira incontestablement à un progrès pour tous.
Ce point de vue est defend par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies dans cette declaration : « Les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales. Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous ».
Eu égard à la situation d’instabilité, d’insécurité et de paupérisation croissante des populations qui sévit dans notre pays, suite à la crise multiforme, il devient impératif que tous les Maliens, comme un seul home, s’engagent pour la sauvegarde de la paix, de la stabilité, de la sécurité et pour l’émergence du Mali. Dans ce perspective, dira Mme Sangaré Oumou Ba, il faut nécessairement accroitre l’autonomisation des femmes. Car, indique-t-elle, cela vise d’une part une condition indispensable à l’instauration d’un développement durable et à l’atteinte d’une croissance économique accélérée. Et d’autre part, à promouvoir leurs droits sociaux, économiques et politiques.
La présente célébration de la journée internationale se fera le devoir dans notre pays de contribuer aux plaidoyers pour l’engagement inclusif en faveur de l’autonomisation des femmes en vue d’une croissance économique dans un Mali stable, sécurisé et émergent.
A cet effet, en plus de la journée phare qui sera présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta accompagné de son épouse Mme Kéïta Aminata Maïga, plusieurs activités sont prévues sur l’ensemble du territoire. Il s’agit, entre autres, de l’organisation des conférences-débats, des émissions radiophoniques et télévisées.
Cette grande mobilisation sociale permettra de sensibiliser davantage les partenaires techniques et financiers à accompagner des projets et programmes pour la promotion de l’égalité du genre et l’autonomisation des femmes. Il s’agira aussi et surtout de faire des plaidoyers auprès des décideurs pour l’application effective des textes relatifs aux droits des femmes et des textes spécifiques favorables à leur autonomisation. Aussi, les communautés sont informées sur la nécessité de promouvoir la culture de la paix et de la non-violence. A cela s’ajoute la sensibilisation des femmes sur leur rôle et la responsabilité dans la consolidation de la paix et du développement durable.
Bonne fête à toutes les Femmes !
MARIAM A. TRAORE
source : L Essor