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Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au Mali : Un mandat renouvelé aux mépris des réserves souveraines du Mali

Le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé d’un an (jusqu’au 30 juin 2023) le mandat de la MINUSMA avec 13 voix pour et 2 abstentions (Chine, Russie). Si le Mali n’était pas opposé à ce renouvellement, les autorités de transition avaient émis des réserves sur certains aspects de ce mandat. Des objections non retenues par la France et ses alliées. En retour, le Mali refuse à la mission la liberté de mouvement sur son territoire sous prétexte d’enquêter sur des violations des droits de l’Homme.

 

Le Mali n’entend pas exécuter certaines dispositions du nouveau mandat de la Minusma malgré son adoption par le Conseil de sécurité ! Telle est la réaction du gouvernement malien au renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au Mali (MINUSMA) sans tenir compte de ses réserves.

«Le gouvernement du Mali réitère son opposition ferme à la liberté de mouvement de la Minusma dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits l’homme», a clairement notifié au Conseil de sécurité, M. Issa Konfourou, Ambassadeur représentant permanent du Mali auprès des Nations unies à New York (USA). C’est par 13 voix pour et 2 abstentions (Chine et Russie) que le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé jusqu’au 30 juin 2023 le mandat de la mission onusienne dans notre pays. Un mandat renouvelé avec les mêmes effectifs maximums de 13 289 militaires et 1 920 policiers et les deux mêmes priorités stratégiques.

A l’origine de la résolution  «2640» (2022), la France a beaucoup insisté sur la nécessaire liberté de la mission face aux multiples accusations de violation des droits de l’Homme qu’elle a imputées aux groupes terroristes, aux Forces armées maliennes (FAMa) et aux «Mercenaires du groupe Wagner». Les compétences de la Mission en matière d’enquête sur les allégations d’atteintes auxdits droits ont divisé les membres du Conseil, notamment la Chine et le Gabon qui ont estimé que le texte ne répondait pas aux besoins les plus pressants de la population en matière de sécurité et comportait trop d’injonctions, portant atteinte à la souveraineté de notre pays. Et le Mali a fermement rejeté les dispositions concernant la libre circulation des membres de la Minusma dans ce domaine.

«Le Mali a toujours coopéré de bonne foi avec la force onusienne depuis sa mise en place en 2013. Toutefois, pour des impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la Minusma ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes», a déclaré le diplomate malien devant le Conseil de sécurité. De même, a-t-il poursuivi, «le Mali n’est pas en mesure de garantir la liberté de mouvement pour des enquêtes de la Minusma sans l’accord préalable du gouvernement. Par conséquent, le Mali n’entend pas exécuter ces dispositions, malgré leur adoption par le Conseil de sécurité».

 

La France utilise tous les subterfuges pour rester active au Mali

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale avait été également très clair lors de sa rencontre avec l’ensemble du corps diplomatique accrédité dans notre pays. En effet, M. Abdoulaye Diop leur a indiqué que le Mali reste favorable au maintien de cette mission. Toutefois, il a souligné l’impérieuse nécessité de prendre en compte les réserves émises par le Mali, notamment son opposition à l’appui aérien par la France pour la sécurisation de la Minusma et la tendance visant à politiser la question des droits de l’Homme au Mali.

Si le Conseil de sécurité, sous la pression de la France, a cru bon de passer outre, cela n’engage pas notre pays en tant qu’Etat souverain. Et cela d’autant plus que la Mission ne parvient toujours pas à exécuter à souhait les axes essentiels de son mandat.

La résolution autorise la Mission à utiliser tous les moyens nécessaires» pour accomplir son mandat. Quant au représentant du Mali, il a clairement estimé que la mission de la Minusma est d’apporter son «appui à la restauration de la sécurité et de l’autorité de l’État sur l’ensemble de notre territoire, condition sine qua non pour une meilleure protection des personnes et de leurs biens». Après l’abrogation du traité militaire et des accords de défense la liant à notre pays, la France utilise tous subterfuges pour y rester avec des desseins qui n’ont rien à avoir avec la lutte contre le terrorisme au Sahel. Elle veut donc utiliser la Minusma comme couverture !

Naby

Source : Le Matin

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