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Mise en valeur du fleuve Sénégal: l’organisation explique aux journalistes

L’antenne malienne du Réseau des journalistes pour les activités de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (REJAO-Mali) en partenariat avec la Cellule de communication de l’Organisation a organisé, hier jeudi, à la Maison de la presse, un atelier de deux jours à l’intention des hommes de médias, intitulé « Connaître l’OMVS ».

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L’architecture institutionnelle, les infrastructures et leur impact, les grands projets, la politique énergétique de l’OMVS, les missions de la SOGEM, le PGIRE et les priorités environnementales sont entre autres thèmes qui étaient au menu du présent atelier.
Placée sous l’égide du secrétaire général de l’OMVS, Mamadou DIABY. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de la Coordinatrice de la Cellule OMVS du Mali, Mme LY Fatoumata KANE ; des experts de l’Organisation (le Dr Amadou Lamine NDIAYE, directeur en charge des questions environnementales et Affo MAIGA de la SOGEM) ; la chargée de communication de l’OMVS ; et le représentant du REJAO-Mali, David DEMBELE.
Dans son mot de bienvenue, M DEMBELE a félicité les 4 chefs d’État de l’OMVS pour la nomination de notre compatriote Hamed Diane SEMEGA au poste de Haut-Commissaire de l’Organisation.
Le REJAO-Mali, a rappelé David DEMBELE, a vu le jour le 2 mars 2016 à Bamako, lors d’une assemblée générale constitutive qui a élu comme Coordinateur de son comité de coordination, Alexis KALABERY, Directeur de publication du journal « Les Échos ».
Aussi, a-t-il précisé, la mission principale du REJAO est la diffusion d’une information objective, pertinente et utile sur l’OMVS, grâce surtout à une utilisation rationnelle des moyens de communication de masse modernes et traditionnels.
Par ailleurs, a-t-il réitéré l’ambition du Réseau de mieux connaître et faire connaitre les missions de l’Organisation sous régionale.
Quant au secrétaire général, il a vivement apprécié la création du REJAO-Mali qu’il a qualifié de précieux outil pour communiquer et sensibiliser tous les acteurs du bassin.
M. DIABY a réaffirmé son soutien à l’endroit du REJAO qui a pour but de mieux faire connaître l’OMVS.

Genèse de l’OMVS
Faisant l’historique de l’OMVS, le Dr Amadou N’DIAYE dira que c’est une organisation intergouvernementale de développement créée le 11 mars 1972 à Nouakchott par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, en vue de gérer le bassin versant du fleuve Sénégal, qui s’étend sur une surface de 289 000 km².
Selon le Dr N’DIAYE, depuis la période coloniale, l’aménagement du fleuve a très tôt intéressé les autorités. En effet, soutient-il, « l’ancêtre de l’Organisation actuelle est le Plan de colonisation agricole du Sénégal, proposé par le gouverneur du Sénégal, Julien Schmaltz, en 1802 ».
Par ailleurs, a-t-il noté, en 1963, un Comité inter-État est créé, regroupant le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée. Le Comité inter-États pour le développement du bassin du fleuve Sénégal est remplacé, en mars 1968, par l’Organisation des États riverains du fleuve Sénégal (OERS), créée à Labé (en Guinée). Elle regroupe la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal et se consacre à l’harmonisation des plans de développement des États membres. La Guinée s’en retire en 1971. Et en 1972, l’OERS cède la place à l’OMVS, dont sont membres le Sénégal, la Mauritanie et le Mali.
En 1992, la Guinée et l’OMVS signent un protocole-cadre de coopération, suivi, en 2004, d’un Accord instituant un Conseil interministériel Guinée-OMVS et une Commission juridique et technique. Ainsi, le 2 juillet 2005, la Guinée adhère à l’OMVS, par la signature d’un traité, le 17 mars 2006, à Bamako.
L’OMVS a comme objectifs de réaliser l’autosuffisance alimentaire pour les Populations du bassin et, partant, de la sous-région ; sécuriser et améliorer les revenus des populations de la vallée ; préserver l’équilibre des écosystèmes dans la sous-région, et, plus particulièrement, dans le bassin ; réduire la vulnérabilité des économies des États membres de l’Organisation face aux aléas climatiques, ainsi qu’aux facteurs externes ; accélérer le développement économique des États membres.

Ouvrages de la SOGEM
Selon M. MAIGA, la SOGEM a été créée le 7 janvier 1997 par les Chefs d’État membre de l’OMVS. Elle est chargée entre autres de l’exploitation, de l’entretien et du renouvellement des ouvrages communs, à lui confier et destiner à la production et au transport de l’énergie électrique.
Il s’agit du domaine de l’énergie hydroélectrique, dira M MAIGA, du barrage de Manantali (Mali) pour un cout 311 millions Euros, soit 203 705 milliards de FCFA. Construit entre 1982 et 1988 sur le Bafing, le barrage de Manantali est un ouvrage à but multiple (production énergie hydroélectrique, irrigation, navigation et écrêtement des crues). Début d’exploitation en 2002, la puissance installée du barrage est de 200 MW avec 5 groupes ; et un productible annuel moyen : 807 GWh.
Le complexe Hydroélectrique de Félou, dans la région de Kayes, à environ 200 km en aval du barrage de Manantali et environ 4 km du poste haute tension de Kayes-Médine. Son coût de réalisation est estimé à 125 millions Euros, soit 81, 875 milliards de FCFA. Mis en service en 2013, le barrage de Félou a une puissance installée de 60 MW et un productible annuel de 320-350 GWh.
Dans le domaine de l’électrification rurale, a-t-il fait savoir, de 2002 à 2016, la SOGEM a réalisé plusieurs projets pour un cout de 21 milliards de FCFA, dans les 3 pays : Manantali (siège du Barrage) et ses environs, Mahina, Bafoulabé, 34 villages déplacés lors de la construction du barrage de Manantali et 10 villages dans la zone du complexe de Félou (Mali) ; à Bakel (Sénégal) ; Gouraye et Sélibaby (Mauritanie).
Concernant la production énergétique, de 2002 à 2016, dira le présentateur, le Système électrique de la SOGEM, avec ses deux centrales hydroélectriques (Manantali et Félou) et l’interconnexion des réseaux électriques, a contribué à l’amélioration de la qualité et de la continuité de la fourniture d’électricité au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. Ainsi, la couverture a été de : 40 à 50 % des besoins en électricité du Mali ; 20 à 30 % pour la Mauritanie ; 10 à 12 % pour le Sénégal.
Quant aux projets énergétiques de l’OMVS en cours, M. MAIGA a cité, entre autres, la
Construction d’une nouvelle centrale hydroélectrique à Gouina et celles à construire à Koukoutamba et Boureya en Guinée, Gourbassi au Mali.
Autres projets : Manantali II, qui consiste à la remise en état, au renouvellement et au renforcement des installations du Patrimoine énergie ; la réalisation de Lignes de transport du plan de développement du Réseau de transport de l’OMVS (2015-2022) ; la mise en place du Marché énergétique de l’OMVS ; ainsi que la poursuite du Programme d’électrification rurale de l’OMVS.

Clin d’œil sur le PGIRE
Le Programme de gestion intégrée des ressources en eau et de développement des usages multiples (PGIRE) est un programme de développement complet et innovant formulé pour renforcer l’intégration régionale des 4 pays riverains et améliorer les conditions de vie des populations. Il est étalé sur une décennie (2007-2017) et scindé en deux phases quinquennales pour un montant global de 220 millions de dollars. Il met l’accent sur 5 activités clés : la modernisation des institutions intervenant dans la gestion du bassin du fleuve Sénégal, la planification, la gestion et la mise en valeur des ressources au niveau régional, l’expansion des ouvrages hydrauliques, l’atténuation des effets sanitaires induits par ces ouvrages, la promotion de la croissance économique à travers des activités connexes de développement du secteur de l’eau tout en améliorant les conditions sociales et environnementales du bassin.

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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