Face aux polémiques suscitées depuis la dissolution des partis politiques au Mali, les proches de l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga rompent le silence dans une mise au point dont nous avons reçu copie.
Dans leur document, ils rejettent toute responsabilité de l’ancien chef dU gouvernement d’affaiblir les partis politiques, à plus forte raison de les combattre. Cependant, précisent-ils, Choguel a milité contre des acteurs politiques qui ont mis à genoux l’Etat. En retablissant des faits, ils rappellent dans leur note que l’ancien Premier ministre n’a jamais été l’ennemi des partis, mais le promoteur d’un État souverain et d’une armée décomplexée.
MISE AU POINT DES COLLABORATEURS DE CHOGUEL KOKALLA MAÏGA, ANCIEN PREMIER MINISTRE, SUR LA CRISE POLITIQUE ACTUELLE AU MALI.
Depuis la suspension des activités des partis politiques par le Décret N°2025- 03 – 18 PT RM du 07 mai 2025 portant suspension des activités des partis politiques, suivie de leur dissolution à travers le Décret n°2025-0339/PT-RM du 13 mai 2025 portant dissolution des partis politiques et des organisations à caractère politique en République du Mali, nous notons comme chacun, beaucoup d’interrogations, de spéculations et de conjectures sur ce que certains considèrent comme un silence coupable de la part de l’ancien Premier ministre. Des questions fusent de partout. Pourquoi Choguel ne se prononce pas ? Les uns, comme à leurs habitudes, répondent à sa place : « il ne parle pas parce que c’est lui qui a contribué à affaiblir les partis politiques, quand il était Premier ministre » . D’autres, stipendiés, affirment sans vergogne : « c’est lui qui est derrière toutes ces manifestations ; la preuve, plusieurs militants et sympathisants du M5-RFP y participent. »
Le philosophe grec Socrates ne disait-il pas que « la sagesse c’est savoir quand parler et l’intelligence, savoir quand se taire»
Avant, pendant son passage à la Primature et après, Choguel ne s’est jamais débiné quand il s’agit de parler au moment qu’il faut, suivant les attentes des populations maliennes et dans l’intérêt supérieur de la Patrie malienne. Donc on n’entendra pas la voix de Choguel, quand il s’agit de querelles de clocher et des vaines luttes d’ambitions.
Pour l’histoire, il sied de rappeler que Choguel n’a jamais combattu les partis politiques, mais a toujours refusé de se taire sur la responsabilité de certains acteurs qui ont mis par terre le pays pendant leur gestion du pouvoir. Il l’a dit avant d’être Premier ministre.
Premier ministre, il a dit et redit : il n’est pas possible pour lui d’accepter de s’entendre pendant la Rectification avec des personnalités qui ont volé, detourné et pillé les ressources de l’État et détruit notre Armée. C’est pourquoi il disait de façon répètitive : « Ambe do dakelen fe nga ante Bo da kelen fe. »
Ses priorités, en cette période de la Transition, étaient différentes de celles de beaucoup de Maliens y compris de certains proches, amis et sympathisants, de certains membres de son Cabinet, de certains militaires…
Les uns et les autres (parmi lesquels se comptaient certains de ses amis, ses adversaires et des militaires ) étaient dans des positionnements politiques pour le pouvoir et les avantages qu’il procure. Alors que Choguel lui était, bien avant et pendant la Transition, dans une lutte (stratégique et intelligente) pour le recouvrement de la Souveraineté de l’État malien sur l’ensemble du territoire national. Car pour lui, c’était le préalable et la condition sine qua none pour tout changement réel et pour la réalisation du Mali Kura.
À l’arrivée de Choguel à la Primature sous la Rectification de la Transition, le 7 juin 2021, le Mali ne pouvait payer aucun équipement militaire, y compris même de simples lunettes à vision nocturne, des vecteurs aériens, sans l’accord de la France. Chacun se rappelle qu’avant l’avènement de la Transition, pour se rendre à Kidal sous contrôle de la CMA, même les plus hautes Autorités, telles que le Président de la République et le Premier ministre, les ministres et autres officiels devraient d’abord payer discrètement de grosses sommes d’argent à Algabass Ag Intalla et autres dignitaires de la rébellion, puis avoir le quitus de la France. Mettre fin à cet état de fait, n’était pas possible sans le sacrifice des FAMa, qu’il faillait décomplexer, rassurer, galvaniser et honorer.
C’était pour cela que les priorités de Choguel étaient orientées et concentrées d’abord sur les adversaires et ennemis du Mali (la France, la Communauté Internationale, les rebelles séparatistes, certains acteurs et leaders de formations politiques et Associations alliés inconditionnels des fossoyeurs du Mali), sur les FAMa et l’opinion publique nationale et internationale.
Actuellement, grâce aux efforts conjugés du peuple malien resilient , patient et engagé, grâce au sacrifice des FAMa, notre pays peut, sans autorisation de puissances étrangères, signer des Accords avec le partenaire stratégique qu’il veut
dans le domaine de la Défense et de la Sécurité, le Mali peut acheter les équipements militaires avec qui il veut ; le ministre de la Défense et des Anciens combattants (MDAC), le Gouverneur de Kidal et tous officiels de notre pays peuvent se rendre désormais Kidal avec les avoins du Mali et sans avoir besoin de payer des rançons.
Lorsque, de 2022 à 2024, des militaires rassurés et ragaillardis par les succès politiques, diplomatiques et militaires du Mali, se sont discrètement, voire secrètement coalisés avec certains acteurs politiques, y compris quelques individus isolés du M5-RFP, contre Choguel, il a continué la mission qu’il s’était assignée, sans tambour ni trompette. Il a avalé toutes sortes de couleuvres de la part de qui on sait désormais.
Il les a laissés faire et a choisi le temps comme son allié pour que les Maliens comprennent dans le fond, toute la situation et que se manifeste la vérité au grand jour.
Pendant ce temps, l’Accord d’Alger a été « appliqué avec intelligence », le Mali a recouvré sa Souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
Six (6) mois, après le limogeage de Choguel, les partis politiques qui l’ont combattu et qui s’étaient alliés à certains militaires pour applaudir son remplacement à la Primature, se rendent aujourd’hui compte que Choguel n’est pas le liquidateur des partis politiques et qu’ils sont maintenant payés en monnaie de singe.
Enfin, tous les observateurs objectifs s’accordent aujourd’hui à reconnaitre que plusieurs partis politiques n’ont jamais joué leur rôle sous cette Transition. S’ils n’étaient pas en train de combattre Choguel, ils étaient en train de s’allier avec leur futur tombeur, dans le seul et unique but d’affaiblir Choguel. En effet, la plupart de ces partis politiques ont accepté de jouer les fantassins pour certains militaires espérant être rétribués après la liquidation de Choguel. Résultat : Choguel est parti, les partis sont dissouts
Depuis le départ de Choguel de la Primature, les uns et les autres (certains militaires et civils) se sont engagés dans des combats crypto-personnels pour préserver ou renforcer leurs positions respectives. Pendant ce temps, les terroristes et leurs sponsors et alliés, ont changé de stratégie et étendent leurs actions et tentacules sur l’ensemble du territoire, du Nord au Sud, d’Est en Ouest.
Dommage ! L’Histoire nous enseigne que : l’action militaire sans vision et objectifs politiques, c’est comme un éléphant dans un magasin de porcelaines; et l’action politique sans soutien militaire, c’est comme une maison sans toit.
Que Dieu protège les Maliens et bénisse le Mali.
Bamako, le 27 mai 2025
Les Collaborateurs de l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA