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Ministère de la culture, de l’artisanat et du tourisme : Le choix de Mme Kadiatou Konaré suscite de l’espoir

Ecrivaine, éditrice et opératrice culturelle évoluant depuis une vingtaine d’années dans le secteur culturel, notamment celui du livre, Mme Kadiatou Konaré, choisie comme ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, suscite de l’espoir. En effet, sa nomination a été saluée par les acteurs cultuels maliens dont les attentes sont énormes en termes de développement du secteur. 

La communauté des artistes du Mali avait clairement émis son choix d’un acteur culturel à la tête du ministère de la Culture lors des concertations avec l’ex-Comité national pour la salut du peuple (Cnsp) après le coup d’Etat de 18 août ayant déposé l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita. Une doléance qui a été honorée suite au choix de Mme Kadiatou Konaré comme ministre de la Culture de l’Artisanat et du Tourisme. Cependant, les attentes des acteurs culturels sont nombreuses à l’endroit de la nouvelle cheffe du département qui n’est pas étrangère à ces attentes.

Mme Kadiatou Konaré est éditrice, écrivaine  et opératrice culturelle.  Elle est la promotrice de la maison d’édition Cauris Editions qui a la volonté de créer une passerelle entre l’Afrique et le monde à travers la littérature. Détentrice d’un Master spécialisé en management de l’édition de l’Ecole supérieure de commerce de Paris (Escp) en 1997,  d’un diplôme à l’Institut des hautes études économiques et commerciales de Paris 1995, d’un diplôme en journalisme à l’Université de Columbia aux Etats-Unis USA (1999),  Mme Kadiatou Konaré est doctorante à l’Ecole des hautes études en sciences sociales) Ehess (Arts et Langues). Elle est consul honoraire de la République d’Haïti au Mali depuis 2018.

Fille de deux grandes figures du monde de la culture malienne, notamment l’historien et muséologue Alpha Oumar Konaré, ancien président de la République du Mali et l’historienne et écrivaine Adam Ba Konaré,  Mme Kadiatou Konaré n’a jamais quitté le monde de la culture qu’elle a toujours côtoyé. Elle effectue ses débuts chez l’éditrice chez Saint Paul en 1999 après plusieurs stages dans des maisons d’édition de renom comme Hachette, Karthala, Bayard Presses. Elle suivra ensuite une formation en muséologie, à travers un stage au Musée de la Civilisation à Québec.

Sa passion pour le livre aboutit à la co-création des guides référentiels sur les sites touristiques, artistiques et culturels de différents pays : Le Mali des Talents, Le Bénin des Talents, et Le Burkina des Talents. Kadiatou Konaré est promotrice des évènements culturels comme les journées de réflexion littéraire Afrique-Amériques en hommage à Aimé Césaire et une saison littéraire cubaine à Bamako.

Cependant, il faut reconnaitre que le choix de Mme Kadiatou à ce poste n’est pas fortuit. Il a été soutenu par les acteurs culturels maliens. En effet, à l’instar de plusieurs organisations de la société civile malienne, la communauté des artistes a  rencontré en son temps le Comité national pour le salut du peuple (Cnsp) après le coup d’Etat du 18 août. Lors des différentes rencontres, la communauté des artistes du Mali composée de la Fédération des artistes du Mali  (Fedama) et de l’Union des associations des artistes, producteurs et éditeurs du Mali (Uaaprem) avait obtenu deux principales faveurs, à savoir  l’inscription, sur la Charte de la transition, des faitières de la culture dans l’article 13 qui indique le Conseil national de la transition et l’inscription, sur la feuille de route, de la Culture comme un des principaux outils de la construction citoyenne.

Après cette nomination unanimement saluée par les acteurs culturels, le  parcours de Mme Kadiataou Konaré au service de la promotion de la culture suscite toutefois beaucoup d’espoir dans le milieu culturel malien dont les attentes restent de taille à l’endroit de la nouvelle ministre qui devrait, durant son passage à la tête du département, jeter les bases d’une réorganisation du secteur, à travers notamment la mise en place d’une bonne politique de développement pouvant aider le secteur à retrouver ses lettres de noblesses.

Le président de la Fedama, Alioune Ifra N’Diaye, estime que Mme Kadiatou Konaré est un bon choix car, selon lui, la nouvelle ministre est mieux placée pour comprendre les enjeux et défis du secteur : “Non seulement elle connait nos problèmes, mais elle les vit car évolue dans notre monde.” 

L’artiste plasticien  Boubacar Kokè Tangara abonde dans le même sens : “Je crois ceux qui ont fait ce casting sont  des gens soucieux du développement du secteur culturel et touristique du Mali.

Cela fait plus de 25 ans qu’elle se bat pour le rayonnement du secteur du livre au Mali étant écrivaine et éditrice. Elle connait les enjeux et défis du secteur culturel malien. C’est une artiste dans l’âme qui est à la tête du département”

Pour l’artiste musicienne  et reggaewomen, Sista Mam, Mme Kadiatou Konaré a engrangé de l’expérience dans le domaine culturel. Elle ajoute qu’avec une bonne équipe composée d’hommes désireux de faire avancer la culture malienne à ses côtés, elle réussira son pari dans les 18 mois à venir : “Elle est très certainement dotée des qualités qui, pour moi, sont nécessaires pour relever les défis qui constituent en grande partie la bonne lecture des défaillances qui subsistent dans le monde de la culture au Mai “, explique Jeanne Diama, auteure, metteure en scène et comédienne qui estime qu’on doit donner de la liberté et les moyens nécessaires à la création, la diffusion artistiques.

Les attentes au niveau du 7e art ne pas négligeables, tout comme dans les autres catégories d’arts : “Les cinéastes sont comme la majorité des artistes, dans une grande précarité, à cause du coronavirus et de la crise sociopolitique que nous traversons. Absence de financement et de perspectives de financement.

La non-disponibilité des fonds de production cinéma de 6 milliards Fcfa promis par les autorités depuis 4 ans. Les structures privées de production d’exploitation et de distribution doivent avoir une plus grande assistance du département de la Culture et de ses services techniques comme le centre de cinéma, notamment le Cncm”,  lance e réalisateur Boubacar Sidibé et non moins le président de la Maison des cinéastes du Mali.

Lassana Igo Diarra, directeur de la Galerie Medina estime que c’est une bonne chose que le ministère de la Culture n’occupe pas la dernière ou l’avant dernière place dans la liste du gouvernement. Toutefois, précise-t-il : “Une transition n’est pas suffisante pour relever les défis. Elle doit en profiter pour amorcer un positionnement stratégique des basses du ministère de la Culture”, conclut-il.            

                             Youssouf KONE

Source: Aujourd’hui-Mali
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