Les présidents de 7 pays de la CEDEAO (Ghana, Burkina-Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée, Niger, Sénégal, Togo) et le vice-président du Nigeria se sont réunis hier mardi 15 septembre, à Accora, au Ghana, pour examiner la situation au Mali. Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi GOITA, a participé à la réunion consultative en marge du sommet proprement dit auquel le Mali ne participe pas pour raison de suspension, après le renversement du régime. Après la cérémonie d’ouverture, les travaux se tiennent à huis clos.
Lors de ce sommet, le chef des militaires au pouvoir à Bamako a exposé la situation du Mali en présentant la feuille de route, la charte et le chronogramme de la transition.
La CEDEAO réclame la libération des personnes civiles et militaires détenues sans base légale, le retrait de l’Acte fondamental du CNSP et l’application intégrale de la Constitution de 1992, la mise en place d’un comité de transition et d’un gouvernement de transition.
La CEDEAO exige la désignation d’un Président de Transition civil. Les sanctions imposées demeurent en vigueur jusqu’au respect par la junte du Mali des demandes ainsi posées. Le colonel Assimi GOITA et les autres membres du CNSP vont se concerter pour donner leurs réponses à la CEDEAO. Le Médiateur de la CEDEAO, l’ancien Président nigérian, Goodluck Jonathan est annoncé à Bamako la semaine prochaine dans le cadre d’une mission d’évaluation.
Voici les grandes lignes de la rencontre consultative entre les chefs d’État de la CEDEAO et le CNSP. Les chefs d’État de la CEDEAO exigent :
1- l’abrogation de l’Acte fondamental ;
2- le retour à l’ordre constitutionnel en abrogeant l’Acte fondamental et en s’inscrivant dans la ligne de l’article 122 de la Constitution du 25 Février 1992;
3- la libération sans condition des personnalités politiques détenues de manière extrajudiciaire;
4- la mise en place de deux organes de Transition (le Comité de Transition et le Gouvernement de Transition);
5- la désignation à la présidence de la Transition d’un civil.
6- Fixer la durée de la Transition, selon certaines sources, à 12 mois et à 18 mois, selon d’autres sources.
La junte militaire doit remettre sans délai le pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par un civil, a déclaré mardi le président de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le président de la CEDEAO, le Ghanéen Nana Akufo-Addo a déclaré : « les terroristes profitent de la situation au Mali pour montrer leurs muscles. Aujourd’hui est censé être le jour où la junte militaire au Mali doit mettre en place un gouvernement qui devrait répondre aux critères que nous avons définis lors de notre dernier sommet du 28 août 2020. Cela n’a pas été fait. Aujourd’hui, les circonstances de la vie au Mali exigent que l’on mette un terme à cette affaire dès maintenant’’.
La CEDEAO n’a pas précisé ce qu’elle ferait en cas de non-respect du délai imposé à la junte. Parmi les sanctions déjà prises par l’organisation, figurent une fermeture des frontières et une interruption des flux financiers avec le Mali.
Source : INFO-MATIN