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Milieu carcéral: le CC-ODDH dénonce les dysfonctionnements

Le Cadre de Concertation des Organisations de Défense des Droits de l’Homme  (CC-ODDH) a organisé une conférence de presse samedi dans au siège de l’ONG ‘’Droit de l’homme au Quotidien‘’ à Hamdallaye ACI. Il s’agissait pour les organisateurs d’informer l’opinion nationale et internationale sur l’état des lieux des droits de l’homme dans les différentes maisons d’arrêt de notre pays. 

 

Cette conférence ’était animée par Mamadou Lamine DIARRA, coordinateur dudit cadre.

En effet, le CC-ODDH est un dispositif de monitoring de la situation des droits de  l’Homme mis en place par : l’ONG droits de !’Homme au Quotidien (DHQ-Mali), le Regroupement des Jeunes pour les Droits Humains et la Gouvernance (RJDH-G) et I ‘Association des Élèves et Étudiants pour la Lutte contre le Racisme et I ‘Ethnocentrisme au Mali (AEELCREM).

Ce monitoring a permis de se grouper, de travailler, de signaler des cas de violation de droits de l’homme dans le milieu carcéral

D’entrée de jeu, M. DIARRA a rappelé qu’entre septembre 2021 et avril 2022, le Cadre de Concertation des ODDH a effectué la surveillance régulière de la situation des droits de l’homme dans le district de Bamako et le cercle de Kati.

« Concrètement, ce travail de surveillance a été réalisé à travers l`analyse des intonations disponibles sur les sources ouvertes : réseaux sociaux, presse écrite, radios et chaînes de télévision, ainsi que des documents partagés par diverses sources estimées crédibles », a-t-il dit.

Selon lui, le Cadre a également conduit des entretiens par téléphone et en présentiel avec des sources, victimes, parents de victimes, et diverses autorités étatiques, mais également avec des partenaires humanitaires et de défense des droits de l`homme pour corroborer les faits sur des développements politiques, judiciaires et/ou sécuritaires ayant un impact sur les droits de l’homme.

Le Cadre de Concertation salue les avancées réalisées dans la protection des droits de l`homme, notamment la collaboration établie entre les autorités nationales et les organisations de défense des droits de l’Homme, particulièrement avec la Direction nationale de l’Administration de la Justice, la Direction nationale de l’Administration pénitentiaire et de l`Éducation surveillée, le Parquet, près le Tribunal de grande instance de la commune III du District de Bamako, les commissariats dépolis de Bamako et Kati et la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDHM).

Si les avancées dans le domaine des droits de l’homme ont été saluées, pour le conférencier,  l’arbre ne devant pas cacher la forêt, car, dit-il, des violations restent à déplorer dans les procédures d’arrêt et dans les maisons d’arrêt.

« Tenant compte du Code de Procédure pénale et des instruments juridiques nationaux et intemationaux pertinents, le Cadre rappelle que toute perquisition du domicile ou interpellation d’un citoyen doit se faire dans le strict respect de la loi et des textes en vigueur, quels que soient les faits reprochés. Par conséquent, toute action non conforme à la loi s`analyse en une violation des droits de l’Homme avec des conséquences sur l`État de droit. Le Cadre rappelle l`obligation de l’État de protéger les droits de l’homme en toute circonstance et à tout moment », a-t-il mis en garde.

Ainsi, le coordinateur DIARRA a fait cas des dysfonctionnements dans les unités d’enquête et les centres de détention.

« Au cours des différentes missions d’enquête effectuées dans les unités d’enquête, le Cadre a constaté des problèmes liés d’une part à Insuffisance des ressources humaines, d`autre part aux manques de moyens matériels qui entravent le bon fonctionnement des unités et des centres de détention. Ces dysfonctionnements peuvent constituer des causes de violations des droits de l’homme.  Parmi ces problèmes, on peut noter la vétusté des locaux de certaines unités d’enquête comme la Brigade d`investigation judiciaire (BIJ), qui est une unité très sensible. En effet, les locaux et les conditions de travail, des éléments   à la BIJ ne permettent pas l’efficacité souhaitée dans l’offre de service public. Nous avons aussi constaté l’indisponibilité de crédit pour la prise en charge en alimentation et les frais médicaux des personnes gardées à vue dans les unités d’enquête ; l’absence de cellules de garde à vue pour femmes dans certaines unités d’enquête, comme le 8è arrondissement… », a-t-il égrainé entre autres des défis qui entachent les milieux carcéraux.  Pour un meilleur service dans les unités d`enquête, le Cadre recommande au ministre de la Justice et des étroits de l’homme de doter les unités d’enquête de crédit nécessaire pour la prise en charge des personnes gardées- à-vue.

PAR CHRISTELLE KONE

Source : Info-Matin 

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