Les ministres des Affaires étrangères de pays européens et de pays africains d’origine et de transit réunis jeudi à Rome ont évoqué des pistes pour bloquer le flux des migrants au sud de la Libye.
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Cette réunion à Rome sur le thème de la crise migratoire s’est conclue par des engagements concrets de l’Italie. Le gouvernement va débloquer 10 millions d’euros pour aider la Libye à contrôler ses frontières avec le Niger, le Tchad et le Soudan ; 18 millions pour aider l’OIM à organiser en Libye les retours volontaires des migrants vers leurs pays d’origine ; 3 millions pour les opérations de lutte contre le trafic d’êtres humains.
Le chef de la diplomatie Angelino Alfano a tenu à rappeler que l’objectif prioritaire est de ralentir les flux de migrants en direction de l’Italie. « Si on rend plus efficace le contrôle des pays de transit, il y aura moins de billets pour l’Europe vendus par la plus grande et la plus criminelle agence de voyage au monde, dirigée par les trafiquants d’êtres humains », a déclaré Angelino Alfano.
Rome a invité les pays africains à exprimer clairement leurs besoins et ceux de l’Europe à faire de nouvelles propositions pour répondre à leurs attentes.
Une déclaration d’intentions commune
Cette réunion à Rome en présence de représentants de pays africains (Libye, Niger, Tunisie, Egypte, Tchad, Ethiopie, Soudan), de l’UE (Allemagne, Autriche, Espagne, France, Pays-Bas, Malte, Estonie) ainsi que de hauts de responsables de l’ONU et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), s’est achevée par la signature d’une déclaration d’intentions commune.
Cette déclaration préconise :
♦Des investissements en faveur des jeunes et des femmes dans les pays d’origine.
♦Un contrôle renforcé des pays de transit.
♦Une politique plus efficace pour les rapatriements forcés ou volontaires.
Mais concrètement, à ce stade, seule l’Italie a annoncé de nouveaux financements pour ces objectifs. L’Allemagne a toutefois promis 1 million d’euros pour l’aide à l’accueil des migrants dans les ports italiens.