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Micro trottoir sur la situation nationale du pays : Les avis et propositions des Maliens

L’année 2019 a pris fin et la nouvelle a commencé, c’est le lieu pour chacun d’évaluer ce qui a marché et ce qu’il attend voir améliorer. C’est dans ce souci que la rédaction du quotidien Le Pays a tendu son micro à des citoyens maliens. La crise sécuritaire et éducative ainsi que la problématique de la présence des forces étrangères au Mali sont ce qui revient fréquemment dans les propos des uns et des autres.

 

Assine Sanogo : Les jeunes aiment et ont la volonté d’étudier, mais les autorités ne songent pas à eux

« Les jeunes aiment étudier, ils ont aussi la volonté, mais les autorités éducatives ne songent pas beaucoup à eux, mais à leurs propres intérêts. L’exemple frappant est que les fonctionnaires, cadres et ministres qui travaillent dans les administrations n’inscrivent pas leurs enfants dans des écoles publiques. Ces chargés de l’éducation ne s’occupent que des écoles privées.

Pour mettre fin à cette situation de crise scolaire, il faut exiger que les décideurs inscrivent leurs enfants dans les écoles publiques fréquentées par les fils de pauvres.

Les enseignants ont le droit de revendiquer des choses au gouvernement, mais ils doivent aussi penser à l’avenir des enfants, qui est actuellement en jeu. En diminuant les grèves, les enseignants peuvent sauver des vies. Ça ne sert à rien de sauver l’année alors que les élèves n’ont rien appris »

Elmouctar Ibrahim Sofaré : « Ce n’est pas facile de gérer  un pays comme ça ! »

« Ce n’est pas facile de gérer un pays comme ça ! En regardant les problèmes des terroristes, ceux des militaires, des élèves et étudiants ainsi que les doléances des enseignants, on peut dire qu’on n’avancera pas dans ce contexte.

Au sujet des affrontements entre peul et dogon, je dirai qu’il ne peut pas y avoir de conflit intercommunautaire au Mali. Ce sont des mercenaires qui sèment des troubles entre ces deux ethnies entre lesquelles le mariage existait, signe d’un vivre ensemble paisible depuis la nuit des temps.

Ils (ennemis du pays) sont en train de manigancer tout au détriment de la paix et du vivre ensemble que nous connaissons. Ils sont en train de faire tous les complots pour la division du territoire malien.

Je propose le dialogue inter malien pour une sortie de crise. On doit accepter de se parler et de se comprendre pour faire face à l’ennemi commun. Les vieux ont fait leur temps, il revient aux jeunes de se tenir debout pour bâtir un Mali nouveau.

Je ne défends pas les forces étrangères, mais je me demande si le pays pourra être en mesure d’assurer la sécurité de tous et sur l’ensemble du territoire national quand ces forces partiront aujourd’hui »

Madou Diarra : « Je ne souhaite que la paix et la stabilité du Mali ! »

« Le Mali a beaucoup de problèmes présentement : insécurité grandissante ; perturbations des cours ; manque d’entente entre Maliens. De toute façon, je ne souhaite que la paix et la stabilité de mon pays.

Les assassinats et les meurtres continuent malheureusement dans le pays parce que les fautifs ne sont pas sanctionnés comme il le faut. Les assassins doivent être tués lorsqu’ils tuent. Ils n’ont pas peur de la prison c’est pourquoi ils continuent de tuer des paisibles citoyens au nord tout comme dans le centre du pays »

Modibo Magassa : « L’éducation malienne est bafouée ! »

« L’éducation au Mali est bafouée. L’AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali), qui doit veiller sur l’intérêt des étudiants et élèves ne défend plus ces derniers. L’AEEM a tendance à dévier de son objectif visant à protéger l’école malienne.

À défaut de dissoudre l’AEEM, les autorités doivent autrement administrer cette association. Au niveau du supérieur, il y a l’insuffisance de professeurs qui dispensent les cours. Les autorités doivent tenir compte de cela aussi. Elles ont une responsabilité partagée avec les enseignants dans la paralysie de l’école malienne. Les enseignants ont le droit de réclamer leur dû à l’État. Pour leur part, les autorités doivent honorer leurs engagements en satisfaisant les syndicalistes grévistes. Je ne plaide pas pour la cause des forces étrangères qui sont chez nous, je pense qu’elles ne sont pas venues d’elles-mêmes. Certes beaucoup  de citoyens marchent aujourd’hui pour réclamer le départ desdites forces, mais moi je propose que chacun réfléchisse à cette décision qu’on va prendre pour éviter des erreurs dans le futur ».

Alpha Maiga : « Il faut une coopération entre la population et les autorités pour une sortie de crise »

« Beaucoup d’attaques ont eu lieu en 2019 dans le septentrion ainsi que dans le centre du pays. Ces attaques sont dues au fait que l’État n’était pas présent dans les zones concernées. Nous avons vraiment déploré beaucoup de morts d’hommes courant l’année 2019.

Comme solution à cette crise que nous traversons, je pense qu’il faut une coopération entre la population et les autorités maliennes. Nous devons nous aimer pour qu’il y ait la paix et la cohésion sociale. Chacun à son niveau, doit activement s’impliquer dans la résolution de cette crise. Des critiques seules ne suffisent pas, tout le monde doit se montrer exemplaire en posant des actes citoyens. Avec l’union et les efforts de tous, nous pouvons nous faire sortir de l’ornière. Qu’on arrête aussi de faire des grèves inutiles dans le pays »

Rassemblés par Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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