Réunis en session extraordinaire le 27 avril 2020, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa se sont penchés sur la grave crise sanitaire qui sévit dans les pays membres du fait de la pandémie à coronavirus (Covid-19). Dans ce contexte, la Conférence a évalué les ressources financières nécessaires aux Etats pour faire face aux besoins en équipements sanitaires, assurer une mise en œuvre effective des mesures sociales et relancer l’activité économique.
« L’évaluation de ces besoins s’élève à 5 284,9 milliards de francs CFA. Il en résulterait une aggravation du déficit budgétaire dons compris pour représenter 5,5% du PIB contre 2,7% initialement prévu », renseigne un communiqué reçu au Journal de l’économie malienne (Lejecom).
Dans le contexte de la crise sanitaire liée au Covid-19, la conférence soutient l’initiative de l’Union africaine relative à la dette des pays africains. La Conférence adresse ses remerciements à l’ensemble des partenaires, en particulier l’Union africaine, la Banque africaine de développement, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et le G20 pour les initiatives qui ont déjà été engagées et les invite à soutenir encore plus le continent Africain dans sa lutte contre la pandémie.
La Conférence note avec préoccupation la situation alimentaire et nutritionnelle particulièrement difficile pour une certaine frange des populations de l’Union, qui aura besoin d’une assistance alimentaire et nutritionnelle immédiate pendant la période de soudure (juin-août 2020).
Cette vulnérabilité alimentaire, essentiellement due à la situation sécuritaire, pourrait se dégrader davantage avec la crise sanitaire du Covid-19. La Conférence relève par ailleurs que les difficultés liées aux importations, la fermeture des marchés, les mesures de confinement et la mise en quarantaine des zones touchées par la pandémie pourraient priver les producteurs ruraux d’un accès facile aux intrants agricoles et affecter négativement les résultats de la campagne 2020-2021 déjà sous la menace du péril acridien avec l’installation prochaine de la saison des pluies. Cette situation pourrait déboucher sur une aggravation de la situation alimentaire et nutritionnelle pour la région en 2021.
La Conférence, consciente que les couches vulnérables sont très affectées par les mesures prises pour limiter la propagation de la pandémie à Coronavirus, recommande aux Etats membres de mettre rapidement en œuvre les mesures d’atténuation prises en leur faveur.
Adou FAYE
LEJECOM