Après le mini-meeting du Palais de la Culture, le samedi 22 décembre 2018, contre le ‘‘Projet d’éducation sexuelle complète’’, le Président du Haut Conseil Islamique (HCIM), l’Imam Mahmoud Dicko, vient de convoquer la Communauté musulmane à un grand meeting géant, le dimanche 10 février 2019, au Stade du 26 Mars de Bamako avec comme invité de marque le Cherif de Nioro.
Selon nos informations, le Grand Cherif de Nioro, Bouyé a décidé de répondre à l’invitation de l’Imam Mahmoud Dicko pour la simple raison que le Gouvernement, dirigé par Le Hérisson Soumeylou Boubèye Maïga menace de porter atteinte à la Religion et aux valeurs sociétales. Il aurait fait allusion à un acte passé devant des milliers de fidèles hamallistes, le vendredi 1erfévrier dernier, dans sa « zawiya » (Centre de prières) de Nioro. «C’est ce qui explique mon combat contre Boubèye », a-t-il précisé.
Donc, nos sources nous informent que les disciples du Chérif de Nioro se préparent pour lui réserver un accueil populaire digne de son rang, le vendredi prochain.
Ce meeting marquera probablement le divorce total avec le Régime et l’élargissement du fossé avec unetendance qui serait symbolisée par le Prêcheur Haïdara, lequel a bénéficié de nombreuses largesses du Pouvoir actuel et ne s’est nullement senti concerné par l’appel en vue du lancement d’un mouvement de protestation contre le programme de l’enseignement de l’homosexualité dans nos écoles. Ainsi, en voulant saboter ce rassemblement, ils n’ont reçu qu’à élargir le fossé entre les Religieux et renforcer davantage la légitimité de l’Imam, comme en témoigne sa mobilisation exceptionnelle au Palais de la Culture le 23 décembre dernier, suite à un seul mot d’ordre de celui-ci, malgré le refus du Pouvoir de l’ouvrir la salle.
Dicko et les siens semblent bien avoir gagné la bataille de la légitimité populaire pour s’être érigés en gardiens du temple, de la morale de l’Islam et, surtout, de s’être appropriés de véritables préoccupations de la majorité des Maliens comme l’insécurité, l’injustice, la corruption et la mauvaise gouvernance. L’assassinat de l’Imam Yattabaré laisse croire, à tort ou à raison, à une tentative d’intimidation et de musèlement. En somme, tout se passe comme si les Religieux, au regard de l’échec des politiques, ont décidé de prendre eux-mêmes les choses en main. C’est dans un contexte de trouble, plein d’incertitudes que se tiendra, alors, le 10 février prochain, ce grand meeting. Les grandes manœuvres ont commencé. Les agitations des autorités en disent long sur l’enjeu politique de l’événement. Des bonnes sources, il nous revient que le Chérif de Nioro se rendra à Bamako, dès le jeudi 7 février. Un appel pressant a été lancé à tous les coreligionnaires aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays. À Nioro du Sahel, des Cars sont affrétés, et le voyage Aller-retour gratuit. Auparavant, Mahmoud Dicko a animé un point de presse, le mardi 5 février, dans les enceintes de la Mosquée de Badalabougou. La ligue des prédicateurs a aussi lancé un appel à tous les musulmans de sortir massivement et aux Imams dans leurs prêches de vendredis d’en faire la même chose.
En attendant, nous pouvons parier sur l’échec de la médiation voulu par IBK et conduit par le Général Moussa Traoré afin de convaincre le Puissant Chérif de Nioro de mettre fin aux hostilités. Moussa Traoré qui, non plus, ne semble pas, au fond, bien porter le Hérisson dans son cœur. Selon des sources concordantes, Moussa Traoré serait même allé jusqu’à poser comme seule et unique condition de sa médiation le limogeage de celui qui est soupçonné d’être derrière les massacres ethniques dans le Centre du pays. Ce qui explique la mise en scène du Ministre de la Sécurité ces derniers temps. Pourtant, la seule option à adopter est de prier Dieu et demander le repentir puisqu’il y a eu beaucoup de morts, de sang versé et d’agressions…qui interpelle qui de droit.
Mahamadou Yattara
LE COMBAT