A l’appel du Front du Refus de l’Accord d’Alger et du Collectif Wangarey songhoy Chaawaara Batoo, des citoyens des divers horizons ont convergé le samedi 13 mars 2021 au Mémorial Modibo Kéita pour un meeting citoyen contre la partition du Mali.
Les autorités de la transition, à en croire le Coordinateur du Front du Refus de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, Ibrahima Kébé veulent appliquer coûte que coûte un accord de partition du pays. Or ce document issu du processus d’Alger veut mettre en avant une minorité ethnique au-dessus de la majorité. «Nous allons faire plus de meetings pour informer nos concitoyens sur cet accord dans toutes les régions du pays», a-t-il laissé entendre.
Plus de 5 000 morts, 400 villages détruits, de milliers de déplacés
Le Coordinateur du Collectif Wangarey songhoy Chaawaara Batoo, Almahadi Cissé, a lu la déclaration du mouvement dénonçant l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Illégal et illégitime, il aurait ouvert la voie à plus d’insécurité et de division entre les communautés avec plus de 5 000 morts, 400 villages détruits, de milliers de déplacés et des milliers d’enfants déscolarisés.
S’indignant de l’attitude des autorités de la transition annonçant vouloir appliquer intégralement l’accord en état, il appelle les Maliens à l’unisson pour dire non à la mise en œuvre de l’accord afin de sauver le pays.
Le Coordinateur du Front du Refus de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger Ibrahima Kébé, a annoncé un grand mouvement populaire à Gao les 25 et 26 mars 2021 contre la mise en œuvre de l’accord. Il a demandé l’abrogation pure et simple de l’accord. Pour lui, la relecture annoncée par le Premier ministre de Transition n’est qu’une manouvre de diversion.
Ibrahim Kébé avertit : «la tentative de partition programmée du pays ne passera pas».
Le Front du Refus de l’Accord d’Alger et le Collectif Wangarey songhoy Chaawaara Batoo appellent à la grande mobilisation pour faire échec à l’application de l’accord par le gouvernement de Transition.
Soutenant la même thèse, Abdel Kader Maïga du EMK, a mis le curseur sur quelques points saillants de l’Accord dont l’application reviendra inéluctablement à assurer la partition du pays. Il s’agit des dispositions relatives à l’intégration dans la fonction publique des ressortissants du nord sur la base ethnique, dans l’armée et au niveau de la représentation nationale. Aussi, ajouta-t-il, l’élection au suffrage universel direct des présidents des régions qui ont les mêmes pouvoirs administratifs et politiques qu’un président de la République participe du dessein funeste de désagrégation de notre pays. «L’accord n’engage que les parties prenantes mais pas toute la nation. Depuis 2014, beaucoup d’organisations aujourd’hui membre du M5-RFP ont dénoncé cet accord.
Si les Maliens au nom duquel, l’accord est signé demandent la relecture, pourquoi les autorités ne le font pas ? J’insiste pour dire que l’accord soit remis sur la table de négociation pour que toutes les composantes de notre pays en discute sans stigmatisation aucune de communauté ou de groupe ethnique », a déclaré avec une forte conviction Madame Sy Kadiatou Sow au nom du M5- RFP.
Alpha Sidiki Sangaré
Source : Le Challenger