Les réactions poussent comme des champignons après le clash du président de la république à l’encontre du Chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé. Après l’intéressé qui a répondu en traitant le président de la République de « petit monsieur », Me Demba Traoré, secrétaire à la communication du bureau politique national de l’URD répond à IBK.
Lisez sa réponse au chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita
Quand IBK ose s’exprimer en ces termes dans jeune Afrique : « Il n’y a pas eu de crise post-électorale, mais la bouderie d’un seul homme, inconsolable de ne pas être entré au Palais de Koulouba”
Que voulez-vous ? Souvenez-vous de ces propos de Havin, je cite : « Nous croyons sincèrement que l’univers s’enivre de sa parole, qu’il ne sait plus ce qu’il écrit, qu’il confond le juste et l’injuste, le bien et le mal, et que c’est lui qui est châtié par le plus complet des aveuglements : Quod vult perdere Deus dementat » fin de citation.
Eh oui ! La tragédie du peuple malien c’est d’être dirigé par un homme qui vit hors du temps, dans un monde irréel, un monde de déni perpétuel, un monde à lui fait de plaisirs futiles, de rêves de grandeur, de magnificence et d’égocentrisme exacerbé. Pendant ce temps son peuple, notre peuple, son pays, notre pays se meurt à petit feu sous les coups de boutoir de la mauvaise gouvernance, de la corruption, des terroristes et des obscurantistes.
Décidément…
Dans le monde réel, celui que nous vivons avec nos compatriotes, la réalité de la crise postélectorale restera gravée dans l’histoire de notre pays ; seuls ceux qui ont décidé de s’installer dans le mensonge et la fraude généralisée sans honte ni crainte ne l’évoqueront jamais ! La crise postélectorale, c’est quand le peuple malien s’est mobilisé au dedans et au dehors contre l’imposture ! La crise postélectorale, c’est quand en octobre 2018, la délégation de la CEDEAO conduite au Mali par le ministre des Affaires étrangères du Nigeria concluait en ses termes: ” Prenant acte de la prolongation de la législature actuelle selon l’avis de la cour constitutionnelle et au regard des dysfonctionnements largement reconnus et évoqués par tous les interlocuteurs lors du scrutin présidentiel passé, il est impératif que le gouvernement et tous les acteurs socio-politiques conviennent, de manière consensuelle, d’entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la constitution de février 1992 et du système électoral, avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le pays… ” !
La crise postélectorale c’est quand tout près de nous, le 29 juin 2019, la 55ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO demande, entre autres, à IBK de « poursuivre ses initiatives pour la décrispation et l’apaisement du climat politique et social ». Pendant ce temps, ce dernier s’adonne à son sport favori (injures, discrédit de son challenger, critiques stériles) auquel les Maliens sont désormais familiers. La crise postélectorale, c’est quand des leaders religieux, des notabilités, des leaders d’opinion ont tous déployé de gros efforts pour calmer la situation ! La crise postélectorale, c’est “la main tendue “, c’est près de dix heures d’entretiens avec celui qui, semble-t-il ne fait que bouder, des heures et des heures de conciliabules et de plaidoiries avec toute la classe politique ; c’est le limogeage de l’artisan principal du hold up électoral, c’est l’accord politique de gouvernance et enfin le dialogue politique réclamé d’abord par celui qui boude seul dans son coin !
Pour une simple bouderie, vous vous rendez compte ? Que d’énergie déployée !
Vous savez, ce n’est pas à un peuple de s’élever au niveau de ses dirigeants mais aux dirigeants de s’élever à la hauteur de leur peuple, son histoire, son présent et son futur….
Malheureusement pour le peuple du Mali son Président est encore au ras des pâquerettes !
Faut-il rappeler qu’en 2013 dans une interview accordée au même organe Jeune Afrique il a qualifié de « forfaiture » le geste de Soumaila Cissé arrivé en deuxième position qui s’était déplacé avec sa famille pour le féliciter à domicile. Un geste unique en son genre salué par le monde entier. Faut-il rappeler que lors du premier conseil des ministres de son actuel gouvernement en mai 2019, il a honteusement précisé « qu’il n’est pas un président mal élu …qu’il n’est pas dans le besoin… » !!! Oui il a raison de dire qu’il n’est pas dans le besoin, lui, ses besoins, se résumant à jouir des attributs et des avantages du pouvoir, sont largement satisfaits. C’est le Mali qui est dans le besoin et non lui : le Mali a besoin de paix, de sécurité, de réconciliation, de développement… Fort heureusement, lui n’est pas le Mali. A chaque jour qui passe il prouve à la face du monde qu’il ne changera jamais, jamais et qu’il ne tirera aucune leçon de son expérience politique. De toute façon, aucun atermoiement ne réussira à travestir l’histoire de notre pays qui a déjà retenu que jusque-là monsieur Ibrahim Boubacar Keita est le président le plus mal élu. Il s’agit là des faits que nul ne pourra tronquer. Je tiens à rappeler que ces postures du Président, empreintes de haine et de mépris, n’aident pas notre pays à réussir le dialogue politique inclusif à venir qu’il interdit de qualifier de troisième tour du scrutin présidentiel. Il oublie, comme à son habitude, que c’est le troisième tour qui a validé et légalisé la fraude à ciel ouvert, qui lui a permis de demeurer à Koulouba toute honte bue. S’agissant du dialogue, il doit pourtant être franc, sincère, direct, sérieux et doit exiger de tous honnêteté et respect mutuel. C’est à ce prix, malgré toutes les crises actuelles, unis et solidaires, que nous pouvons bâtir un Mali pacifié et réconcilié, conforme à notre devise : Un Peuple – Un But – Une Foi. Donc, Sachons raison garder !
Me Demba Traoré
A noter que titre et le châpo sont de la rédaction du journal « Le Pays ».
Le Pays