Tiken Jah Fakoly s’est attaqué de manière indirecte au président ivoirien Alassane Dramane Ouattara au cours d’une conférence de presse, vendredi dernier, à Mediastore sis à Cap Sud (Abidjan-Marcory).
Répondant à la presse qui lui a demandé pourquoi il dit apprécier A.T.T. (Amadou Toumani Touré), ancien chef de l’Etat malien contraint à l’exil au Sénégal, et qui est aujourd’hui poursuivi au Mali, le reggaeman affirme : «A.T.T. est un exemple pour l’Afrique. Il est le seul chef d’Etat qui était en exercice et avant la fin de son mandat a annoncé à tout le monde qu’il n’allait plus se présenter. Il a eu ce courage et il faut le reconnaître. En Afrique, rares sont les dirigeants politiques qui ont eu cette posture. Même après le coup d’Etat de Sanogo, il avait la possibilité de revenir. Il avait le soutien de beaucoup de militaires. Mais il a dit qu’il n’était pas intéressé. Un tel homme, je ne peux que le respecter. Ici, on voit des chefs d’Etat qui n’ont pas encore fini leur mandat, mais qui déjà annoncent qu’ils vont se présenter. Et ils battent même campagne en ce moment pour se faire réélire. Je ne les comprends pas. Le pouvoir grise les dirigeants africains. Et c’est bien dommage». On aura tout compris. Cette allusion de Tiken Jah est clairement faite à l’actuel chef de l’Etat ivoirien. Qui a annoncé d’abord, dans une interview à l’hebdomadaire « Jeune Afrique » puis, à M’Bengué, le mercredi 3 juillet 2013, lors de sa visite d’Etat dans la région des savanes, nord de la Côte d’Ivoire, qu’il sera candidat à la présidentielle de 2015. « J’ai décidé de solliciter un second mandat pour continuer l’important travail que nous avons entamé », a soutenu M. Ouattara pour tenter d’expliquer cette annonce précoce et visiblement inutile. Actuellement, Alassane Dramane Ouattara se bat pour être le candidat unique du Rhdp pour cette joute électorale.