Des représentants diplomatiques de notre pays censés donner une bonne image au Mali dans leur pays de résidence s’illustrent ces derniers temps de la pire des manières. Quatre d’entre eux en sont même venus aux mains ces deux dernières années, notamment en Tunisie et au Maroc, sans oublier l’affaire du Consulat de Lyon où le consul et son adjoint ne s’adressaient pas la parole.
L’affaire continue de faire le choux gras de la presse locale ces derniers jours : la troisième conseillère à l’Ambassade du Mali à Rabat au Maroc, Mme Binta Tiendé Coulibaly, a été mise sous mandat de dépôt par le tribunal de la commune IV, suite à une plainte d’une de ses collaboratrices, Mme Maïga Fadimata Mahamane Dicko, qui n’est autre que l’agent comptable au niveau de cette ambassade et non moins épouse d’un tout puissant Procureur. Ainsi, selon nos recoupements, c’est la mauvaise gestion des ressources humaines avec “clientélisme”, “favoritisme” par un des premiers responsables du département de tutelle qui conduit le plus souvent à ces comportements peu catholiques de nos diplomates. “Les plus méritants ne sont pas proposés lors des différents mouvements, il suffit d’avoir la bénédiction de l’actuel directeur des Ressources humaines, Broulaye Traoré, pour se voir bombardé dans une représentation diplomatique” affirme notre source. Ainsi, pour en revenir au cas de Mme Maïga, il nousse trouve que la bonne dame n’avait jamais opté pour la judiciarisation du dossier, comme c’est le cas aujourd’hui. “Elle voulait juste que son bourreau soit sanctionné administrativement, mais rien ne fut fait, un an après le passage d’une mission de l’inspecteur en chef des services diplomatiques accompagné du directeur des Ressources humaines. Elle n’a pas été punie pour la simple raison qu’elle est une très proche du tout-puissant patron des Ressources humaines”, soutient notre source qui a fait une petite comparaison avec le Consulat du Mali à Lyon où le vice consul, qui ne fait partie de ses protégés, en a fait les frais.
“Le simple fait que le consul du Mali à Lyon et son vice consul ne s’adressaient pas la parole, l’adjoint a été relevé. Alors pourquoi maintenir ou bien même refuser de sanctionner un personnel diplomatique qui porte la main sur les autres si ce dernier ne bénéficie pas d’un soutien occulte qui ne peut venir que du responsable des Ressources humaines ?” s’interroge notre interlocuteur, avant d’ajouter qu’un autre conseiller, avec résidence à Tunis, du nom de Oumar dit Barou Sacko, impliqué dans une affaire d’agression, est aussi un très proche de Broulaye Traoré.
Au regard de ces faits troublants et surtout de ces accointances, il revient au ministre Zeini Moulaye, un diplomate chevronné, de porter une attention particulière à l’image du Mali à l’extérieur afin que le mérite, la compétence, soient reconnus lors des différents mouvements et non l’allégeance à une personne, au risque de jeter le pays en spectacle comme c’est le cas de nos jours dans plusieurs pays. Le Mali kura passera par ça aussi.
Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali