La finance participative peut jouer un rôle majeur dans la mobilisation des ressources financières au profit des objectifs de développement durable (ODD), a indiqué récemment à Casablanca, le directeur général d’Al Akhdar Bank, Fouad Harraze.
Elle est considérée par plusieurs acteurs comme étant l’une « des pistes alternatives prometteuses au vu de son ampleur grandissante à travers le monde et la croissance remarquable qu’elle affiche », a relevé M.Harraze à l’ouverture d’une conférence sous le thème « Impact investing en faveur des ODD: un nouveau chapitre pour la finance participative ».En effet, rapporte la MAP, la finance participative représentait plus de 2.000 milliards de dollars en 2018 et devrait atteindre les 4.000 milliards de dollars en 2023, selon Thomson Reuters, a-t-il argumenté.
Il s’est dit ainsi convaincu que la finance participative, de par son business model, ses principes et ses objectifs, permettra aisément de conjuguer rentabilité et financement des projets à fort impact social et environnemental, soulignant que les établissements participatifs sont prédisposés à l’innovation et à l’intégration de nouveaux instruments plus inclusifs et plus équitables.
« Le financement des ODD définis par l’ONU à l’horizon 2030 est une priorité internationale qui mobilise un grand nombre d’institutions publiques et privées à travers le monde », a rappelé M. Harraze, faisant savoir que les experts en la matière évaluent les besoins de financement de ces ODD à l’échelle mondiale entre 5.000 et 7.000 milliards de dollars par an.
Selon le DG de la banque participative créée conjointement par le Groupe Crédit Agricole du Maroc et la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), les sources de financement conventionnelles n’ont pas la capacité suffisante pour répondre à la demande mondiale en matière d’ODD, notant que les enjeux sont sur trois niveaux, à savoir la mobilisation des ressources financières, l’innovation dans les mécanismes de levée de fonds et l’élargissement du cercle des partenaires.
Il a, par ailleurs, rappelé que le Royaume a été parmi les premières nations à adhérer aux efforts de réalisation des ODD et continue d’œuvrer activement dans ce sens à travers, entre autres, les différents plans sectoriels en énergies renouvelables, agricultures et différents secteurs sociaux.
De son côté, le directeur du département du développement des institutions financières – ICD, Aamir Khan, a souligné que le financement des objectifs de développement durable est un sujet d’une grande pertinence et d’actualité, dressant les nuances entre l’investissement pour l’impact et l’investissement d’impact.
M. Khan a, en outre, mis l’accent sur la capacité de l’investissement d’impact d’apporter des réponses aux différents défis auxquels « cette génération doit faire face », notamment la migration, notant à ce propos que le nombre de migrants internationaux dans le monde a atteint 272 millions en 2019, dont 130 millions sont des femmes et 30 millions des enfants.Par ailleurs, il s’est dit convaincu qu »à l’image du rôle majeur qu’à joué le capital-risque dans le développement de l’entrepreneuriat technologique, l’investissement d’impact peut faire de même pour l’entrepreneuriat social ».
Organisé par la société islamique pour le développement du secteur privé et Al Akhdar Bank, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Global islamic Finance and Impact Investing Platform (GIFIIP), cet événement a pour objectif d’aborder le rôle des institutions financières et des investisseurs en matière de financement des ODD. Il a également pour ambition de mettre en évidence le lien direct entre la finance participative et les ODD ainsi que de faire émerger une conscience et une implication forte de la part de l’écosystème participatif.