Le Maroc a rappelé le 30 octobre son ambassadeur à Alger pour consultation. Cette décision fait suite au message « hostile » adressé, le 28 octobre, par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, aux participants de la Conférence africaine de solidarité avec la cause sahraouie, à Abuja.
Pour le ministère des Affaires étrangères marocaines, le message du président Abdelaziz Boutefelika a « un contenu volontairement provocateur » avec des termes « foncièrement agressifs ». Pour la diplomatie marocaine ce qui aggrave encore plus ce message, destiné à une conférence, c’est qu’il émane « de la plus haute autorité du pays ». Il reflète « clairement la posture de l’Algérie en tant que partie prenante à ce différend et dévoile sans équivoque sa véritable stratégie fondée sur l’instrumentalisation politique de la noble cause des droits de l’homme », défend-t-on côté marocain.
En effet, ce message lu le 28 octobre au nom du président algérien dans la capitale du Nigéria, Abuja, par le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, juge « la mise en place d’un mécanisme de suivi et de surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental est plus que jamais d’actualité ». Pour Bouteflika qui s’apprête à se présenter à l’élection présidentielle en 2014, l’Algérie « demeure à cet égard convaincue que l’élargissement de la mission de la Minurso à la prise en charge par les Nations Unies de la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental est une nécessité ».
Par ailleurs, pour la diplomatie marocaine, le discours du président Abdelaziz Bouteflika, c’est de la poudre aux yeux. Le problème se résume en cette volonté de la haute autorité en Algérie de détourner le regard du peuple algérien. « Cette fixation acharnée sur le Maroc ne saurait détourner le peuple algérien frère, éduqué et intelligent, de ses véritables préoccupations et ses aspirations légitimes authentiques », explique le communiqué du ministère des Affaires Etrangères marocain.
Ce dernier souligne que, durant la période de rappel en consultations de l’ambassadeur du Maroc à Alger, « les représentations diplomatiques et consulaires continueront à fonctionner sous l’autorité d’un chargé d’affaires».
Ainsi, comme c’est le cas dans plusieurs pays frontaliers en Afrique, le Maroc et l’Algérie n’arrivent toujours pas à trouver un terrain d’entente. Malgré les déclarations de bonne foi, le bon voisinage demeure un objectif éphémère. Alors que l’union fait la force ailleurs, l’Afrique peine à ressouder ses nations.
Source: Les Afriques