Le commerce du bétail connaît une forte activité à l’approche de la fête de Tabaski. Dans la localité de Ngouma, située dans le cercle de Douentza au nord du pays, les prix des moutons ont considérablement augmenté. Selon les professionnels du secteur, cette hausse serait attribuable à l’insécurité.
Nous sommes au marché à bétails de Ngouma. Pour le consommateur, il est difficile de négocier le prix d’un mouton à sa convenance. Bouréma Koné, un vendeur de bétail, a quitté Koutiala pour venir exercer son commerce à Ngouma.
« Je suis ici au marché, mais les moutons sont très chers. On n’en trouve même pas. Si le mouton manque ici, c’est que nous ne pouvons pas l’avoir ailleurs. Avant je payais plus de 20 têtes, mais cette année, je ne vais pas avoir plus de 10. À chaque fête, le transport monte et ça se répercute sur le prix de Koutiala et de Bamako », témoigne ce vendeur.
Un coup dur pour des vendeurs
Pour ces éleveurs venus des villages voisins, il est impossible de répondre à la demande cette année. C’est l’avis de Hama Allaye Gannou, un vendeur de bétail. Selon lui, cette année, la hausse des prix s’explique par le prix à la source, notamment celui demandé par les éleveurs.
« Les moutons sont inaccessibles pour le moment. Les prix varient entre 135 000, 140 000 et 150 000 francs CFA. Si nous achetons à ces prix, difficiles de les revendre moins », déplore Hama Allaye.
Le coût et le transport des aliments pour le bétail rendent le peu de moutons disponibles sur le marché encore plus onéreux, surtout à l’approche des festivités. Certains revendeurs préfèrent exporter à l’extérieur pour plus de bénéfices.
« Je viens de louer un camion pour la somme de plus de 2 millions de francs CFA en direction de la Côte d’Ivoire. L’aliment bétail nous coûte très cher et nous sommes obligés de chercher un peu », précise Abdoulaye Tandina. Il est éleveur à Ngouma.
Nos interlocuteurs sont unanimes. N’gouma est riche en moutons difficile d’accès.
Le bétail continue d’arriver à Bamako
Contrairement à la semaine passée, le parc à bétail de Sans-fil en commune II et celui de Niamana en commune VI sont remplis de bêtes. Selon Modibo Bah, trésorier général de la filière viande, les différents marchés de Bamako seront approvisionnés en moutons. Il prévient que cet approvisionnement ne serait pas comme les années précédentes.
