On attendait plusieurs milliers de manifestants suite à l’appel de l’opposition pour une marche de soutien aux forces Armées Maliennes programmée pour le vendredi 15 novembre. Helàs, seules quelques centaines de militants étaient au rendez-vous.
Du coup, la marche s’est transformée en une tribune d’accusations et de calomnies contre les responsables militaires des Famas, les forces étrangères qui combattent la terreur à nos cotés et le gouvernement Malien.
Ils étaient les principaux chefs des partis politiques maliens, tous (ou presque) là en ce vendredi 15 Novembre à la place de l’indépendance. Avec eux, quelques centaines de militants dont certains portaient de pâles banderoles et pancartes sur les quelles, on pouvait lire : « Non au détournement de nos fonds !» ; « Vive les FAMA ! »; pire « l’Armée malienne a été trahie ».
Dans les différentes interventions, on peut surtout retenir celle de ce général à la touche Moussa Sinko Coulibaly, un des derniers à l’élection présidentielle de 2018 et qui, depuis a perdu (s’il en avait déjà eu) le respect et la raison.
Il réclame le général poiticien tout simplement (comme d’habitude) la démission du Président Ibrahim Boubacar Kéita. Quant au chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, il a martelé : « nos militaires sont mal équipés. Nous devrions nous battre pour que nos militaires soient à la hauteur. On doit combattre la corruption au sein de l’armée ».
On aurait bien voulu voir le général Moussa Sinko Coulibaly tenir de tels propos. Hum ! A chacun le thème qui lui convient.
Par ailleurs, d’autres leaders de l’opposition entourés de « griots » accusaient la France et sa force Barkane de ne rien faire dans la lutte contre le terrorisme au Mali et de soutenir les occupants de Kidal.
Quand bien même, la position de la France par rapport à Kidal est claire et nette.
Le président Macron l’a rappelé la semaine dernière lors du forum de la paix à Paris : « Je souhaite redire très clairement que Kidal, c’est le Mali et l’Etat malien, c’est le drapeau malien, l’administration malienne ».
Concernant la force Barkane, que mémoire ne se meurt ! C’est bien elle (à travers Serval) au prix de la vie de ses éléments qui a sauvé le Mali d’un règne djihadiste en 2013.
Aussi, réalisme oblige, il faut placer l’insécurité au Mali dans un cadre régional. C’est tout le Sahel qui en est concerné. Et nos Famas à elles seules, ne peuvent y faire face. Rien à voir donc avec deux ou trois avions militaires maliens non opérationnels.
Toute chose qui explique cette intervention du président IBK lors du Forum de la paix à Paris la semaine dernière : « nous nous sentons comme esseulés. On nous écoute avec politesse, avec un petit sourire entendu, mais à l’arrivée, il n’ya pas grand-chose. Alors qu’en face de nous, nous avons des gens déterminés qui ont des ressources dans une guerre asymétrique à laquelle nos forces ne sont pas préparées. Nous faisons notre part, aidez-nous à tenir la route ».
L’opposition malienne doit s’inspirer de ce message et soutenir les Famas. Non pas en marchant, mais plutôt en démarchant les responsables de pays amis (ils en connaissent) pour nous apporter leur soutien dans cette guerre qui nous est imposée.
Leur marche ratée du vendredi 15 novembre va-t-elle les inspirer ? Qu’ainsi soit-il !
Boubacar Sankaré
Le 26 Mars