Le maraboutage et le fétichisme sont des pratiques qui existent dans notre société particulièrement celle qui consiste à envoûter les hommes. Au fil du temps, ce phénomène est devenu normal et aussi une tendance pour certaines femmes.
Jusqu’où ces femmes peuvent-elles aller pour atteindre leur objectif si ambitieux?
Il n’est pas caché qu’une fois qu’un homme ayant réussi dans la vie croise le chemin de certaines femmes, celles-ci se précipitent pour aller voir leur marabout et ou féticheur. Qu’il soit homme d’affaire, grand commerçant, haut placé bref riche, l’objectif est de l’envoûter pour qu’il soit à leur service.
Jeune ou vieux, marié ou célibataire, beau ou laid, ces femmes souvent cupides et matérialistes se livrent un combat acharné afin que leur compagne “les mangent dans la main”. C’est pourquoi, vu la demande qui est au-dessus de la moyenne, certains marabouts et/ou féticheurs se sont faits spécialistes du domaine et ne manquent aucune opportunité pour remplir leurs poches.
Nous nous sommes faits passer pour des clientes afin de rencontrer un marabout réputé pour les envoûtements. A vu d’œil, il nous demande le nom de la personne, de ses parents et aussi le métier qu’il exerce, chose qui nous a intrigué. Après consultation, il nous demande de payer 50.000 FCFA pour les choses à acheter pour le rituel et 200.000 FCFA pour le travail qu’il fera.
Bien sûr nous lui avons demandé pourquoi cela doit-il coûter si cher, il nous répond en disant ceci “C’est parce que c’est votre première fois ici et j’ai voulu vous faciliter les choses. Sinon mes fidèles clientes connaissent mes prix. C’est à partir de 300.000 FCFA jusqu’à 1.000.000 FCFA ou plus. Cela dépend des affaires. Mais puisque c’est votre première fois je veux que vous testiez mes médicaments. De toutes les manières vous allez gagner plus que moi dans cette affaire.”
Après cette consultation, nous nous sommes rendus cette fois si chez un féticheur aussi réputé pour ces médicaments. Nous y retrouvons des jeunes filles, des femmes d’âge mûr venues toutes pour une même raison. On pouvait entendre certaines conservations sur les médicaments du féticheur et les effets “positifs”.
Une jeune fille avec son amie parlait des produits qu’elle a utilisé pour envoûter son futur mari. Je cite ” la dernière fois que j’étais ici, il m’a donné une potion que je devais mélanger à mon parfum et une autre que je devais mettre dans un plat et le donner à mon copain. Après une semaine d’utilisation, il m’a demandé en mariage, les fiançailles ont été faites. Je suis venue le remercier et lui demander un autre médicament pour précipiter le mariage avant que sa femme ne gâte tous.” Visiblement celle-ci s’apprête à épouser un homme riche qui a déjà une femme chez lui. Et pour y arriver, l’envoûtement était le seul moyen le plus rapide selon ses dires.
A côté une autre disait que grâce à ce féticheur, elle a pu faire partir l’actuelle femme de son copain et compte prendre sa place dans les jours à venir.
Quand notre tour arriva finalement, le féticheur nous dit qu’il travaille à l’aide de sang d’animal. Il nous demande le sacrifice d’un mouton bien précis, deux pintades blancs et 151.665 FCFA.
Il nous a aussi dit qu’il peut faire en sorte que l’homme ne puisse pas passer une minute sans penser à nous et si nous voulons, il peut faire en sorte qu’il nous achète une voiture, une maison ou bien ouvrir une grande boutique pour nous.
Il est clair que nous ne sommes pas allés pour une vraie consultation, c’est pourquoi nous avons décliné ses propositions. Toutefois d’autres médicaments nous ont été présentés tels que des pommades, savons, le miel préparé, crayon noir pour les yeux ou encore la poudre magique. “En seulement une à deux semaines d’utilisations, la cliente a toutes les chances de tomber sur un ou des homme(s) riche(s) et les envoûter. Ce sont des produits très efficaces.” Dixit le féticheur.
En moyenne, certaines femmes sont prêtes à débourser 300.000 à 1.000.000 FCFA voire plus pour envoûter leurs compagnes. Souvent ses pratiques les conduisent à faire des rituels nocturnes ou matinaux. En en croire que ces femmes vont souvent au-delà de l’impensable pour avoir ce qu’elles veulent.
AFANOU KADIA DOUMBIA, stagiaire
Malijet
