C’est le vendredi, 05 février 2021, jour saint traditionnellement respecté par toutes les communautés maliennes, que Mahmoud Dicko a publié ce qu’il considère comme son Manifeste pour la refondation du Mali. Aussitôt les prétentions de l’homme ont été sapées avec une frénésie incroyable. Les voix de ses soutiens ont été tout simplement noyées.
Preuve que Mahmoud Dicko n’est plus en odeur de sainteté auprès de ses concitoyens qui, hier seulement, le tenaient en haute estime et lui vouaient un respect si obséquieux que c’était presque de la vénération. Dicko a dû être certainement le premier surpris par le concert de désapprobation qui a accueilli sa fameuse communication qui est pour lui, en réalité, à la fois une mise en accusation de la Transition et un appel aux citoyens à se rassembler autour de lui pour sauver la patrie. Mais le faisant, il a superbement ignoré qu’il n’exerce plus aucun magistère aux yeux des Maliens. Pire, il passe même pour un traître.
Et pourtant, naïvement, il pense encore pouvoir jouer le rôle de sauveur pour un peuple qui le méprise. Lorsqu’il dit comme dans un vers prosaïque “Les sources d’inquiétude s’amoncellent, mon âme affectée finit par déchirer mon cœur”, on voit diriger sur lui le rictus des moqueries citoyennes. Le parfait résumé est donné par l’ancien ministre Konimba Sidibé : “Bla bla bla!!! Seuls les naïfs mordront à cet hameçon. Les actes sont plus parlants que les discours. Nous en savons déjà assez sur cet homme…” Un autre ancien ministre de la justice, Garde des Sceaux, l’avocat Mamadou Ismaël Konaté a sa façon particulière de récuser le leadership dont veut se prévaloir encore Mahmoud Dicko : «Se prendre à la fois pour Tche Guevara, Martin Luther King, Theresa, Gandhi, Mandela et Modibo Keïta ; vouloir cacher ses desseins et ambitions sous chéchia inquiète plus qu’il ne rassure. L’arène politique reste perméable à tous, y compris aux mollâs, mais sans le masque.” Clairement, Mahmoud Dicko est démasqué pleinement comme un Tartuffe des temps modernes dans le Mali éprouvé et saigné par ses manœuvres.
La grande perte pour l’ex-autorité morale du M5-RFP et qu’il ne semble même pas comprendre, c’est que pour ses propres coreligionnaires musulmans, il est désormais totalement disqualifié pour prétendre jouer un quelconque rôle au Mali. Dans plusieurs cercles dits sunnites, milieux naturels où l’homme pouvait nager comme poisson dans l’eau, il est considéré comme un imam défroqué qui apparaît désormais sous les traits du Démon maudit pour ses roublardises et tentations. Un bien averti des questions religieuses a fait circuler sur Mahmoud Dicko : “Cela s’est passé à Medine-la-Lumineuse. Le saint Prophète d’Allah (PSL) était avec les Compagnons, à l’ombre de sa mosquée. Il dit aux Compagnons : “Je vous mets en garde contre l’hypocrisie” avant de poursuivre : “Savez-vous ce qu’est l’hypocrisie” ? Les Compagnons répondirent : “Allah et son Envoyé en savent mieux que nous” Alors, le fils d’Abdallah (PSL) reprit pour les édifier : “Vous reconnaîtrez l’hypocrite à ces quatre défauts : quand il parle, il ment ; quand il prend un engagement, il ne l’honore pas ; vous vous associez à lui, il vous trahit ; vous lui confiez un dépôt, il ne le restitue pas.” Chers camarades, quand un homme réunit en sa personne ses quatre défauts, moi, je vous demande : cet homme peut-il réellement proposer à ses compatriotes de se donner la main pour sauver la Patrie ?” Et l’enseignant et le pédagogue Assadek Ag Hamahady conclut : “Dicko est la conséquence de l’incurie des dirigeants félons…” Autant dire que l’homme est un produit de la félonie. Il peut donc garder son Manifeste pour refonder son foyer propre. Le Mali a besoin de gens crédibles.
Siriki KONE
Source : L’Alerte