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Manifestations anti-iBK du 5 juin 2020 : quelle sera la réponse du pouvoir ?

Pertinente question que les uns et les autres se posent avec un air plutôt amusé. En fait, nul ne croit qu’IBK et ses sbires oseront cette fois-ci réprimer férocement les manifestations.

 

Mais rien n’est à écarter, la boulimie pouvoiriste d’Ibrahim Boubacar Keïta est un fait; son penchant à garder les rênes de l’État par tous les moyens en est un autre. Un tel homme bascule vite dans l’autocratie, voire dans la dictature la plus féroce dont les effets sont d’ailleurs très visibles.
IBK, en tant qu’incarnation de l’État malien, n’a pas hésité à faire réprimer avec furie les enseignants qui ne réclamaient que l’application légitime à leur faveur de l’article 39 d’une loi votée par l’Assemblée nationale et promulguée par le président de la République, c’est-à-dire, lui-même. Poussant le crime à son paroxysme, le même garant de la sécurité des Maliens qu’il est, n’a pas hésité le moins du monde à envoyer les Forsat (Forces Spéciales Anti-Terroristes), non pas contre les terroristes qui déciment régulièrement les populations maliennes en brûlant en plus leurs bétails, leurs greniers et les villages entiers, mais bien contre les paisibles citoyens de Sikasso protestant contre le vol de leurs votes aux législatives dernières, causant des blessés graves avec des morts qui s’ensuivirent. Kayes est passé à la trappe…La liste n’est pas exhaustive.
Plus que Kayes et Sikasso, les manifestations du 5 juin prochain contre la gouvernance chaotique et prédatrice s’annoncent davantage gigantesques et hardies. Que feront IBK et une certaine soldatesque qui lui obéit au doigt et à l’oeil? Charger à la baïonnette un peuple en colère, parce que trompé, volé et trahi depuis sept ans? Nul n’ignore, en tout cas, à quels sacrifices pourra aller une nation aussi blessée comme l’est aujourd’hui celle du Mali.
Pendant qu’on se pose ces questions et qu’on affûte les ripostes possibles à un régime à ce point nocif, des signes donnent le brave IBK en cavale, ayant quitté le pays sur la pointe des pieds. Il n’y a que deux questions qui turlupinent à présent les gens. Premièrement, où a-t-il bien pu aller? À Paris ou à Dubaï où son fils aurait une superbe propriété digne des palais arabes? Deuxièmement, quand est-il parti? Jeudi, 30 mai ou le jour suivant, craignant que la conférence de presse programmée alors au siège de la C.M.A.S. par des forces vives de la nation ne débouche sur un mouvement spontané qui le surprenne? Ce qui est sûr, son avion présidentiel, si commode à son tourisme régulier, est au Mali. Ce qui indique bien que ce n’est pas une évacuation sanitaire qui l’a éloigné du pays qu’il s’apprêtait à morceler (partition), mais bien d’une fuite soigneusement organisée. Comme Néron, il s’est senti déclaré ennemi public par le peuple, mais au contraire de Néron qui s’était alors donné la mort, lui a préféré prendre ses jambes au cou. Cependant, ceux qui le connaissent disent qu’il n’est pas impossible que, dans une sorte de baroud d’honneur, il revienne incognito.
Et si ce n’était pas le cas? Ceux qu’il aura abandonnés devant la colère populaire, ces sous-fifres malheureux de n’être pas capables de dire non aux ordres scélérats, vont-ils mater leurs concitoyens ? Dans quel but? Pour quelles raisons? Vive l’Empereur IBK !

Amadou Parvin

LE COMBAT

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