C’est aujourd’hui que les discussions et le vote de la motion de censure contre le gouvernement auront lieu à l’Assemblée Nationale. En attendant la décision des élus de la nation, des manifestants hostiles au départ du premier ministre sont massés devant l’hémicycle.

La manifestation est organisée par le Collectif « ne touche pas à mon intégrité ». Leur objectif est de soutenir le gouvernement et le premier ministre Moussa Mara. Le Chef du gouvernement doit être fixé sur son sort ce mercredi après le dépôt d’une motion de censure par 15 députés de l’opposition parlementaire.

Très tôt le matin, les premiers manifestants avaient été sommés par la police de quitter les lieux. Quelques instants plus tard, ils sont revenus sur leurs positions comme pour montrer leur détermination.

Le Collectif « ne touche pas mon intégrité » est un regroupement de 17 associations qui est présidé par Sidy Traoré. Selon le président le collectif est animé par un seul credo : « Personne ne peut distraire du combat national qui est la restauration de la souveraineté sur toute l’étendue du territoire national. » A comprendre que l’initiative de cette motion de censure contre le gouvernement est, selon le Collectif, une simple distraction.

Selon la législation malienne, l’adoption d’une motion de censure « entraîne automatiquement la démission du Gouvernement »

Le vote d’une motion de censure a cela de particulier que seules les voies favorables sont recensées. Elle doit être adoptée à la majorité des 2/3 des membres de l’Assemblée Nationale, soit 98 députés sur 147. Cela s’avère être une mission impossible pour l’opposition parlementaire qui ne dispose que d’une vingtaine d’élus.

Cependant, plusieurs observateurs avancent la thèse d’une entente secrète de l’opposition avec certains députés de la majorité qui pourraient créer la surprise en votant la motion de censure. En effet,  des frustrations sont nées au sein de la majorité après la visite du premier ministre à Kidal et les conséquences qui en ont découlées.

Par ailleurs, il y a également les mécontents du parti présidentiel qui n’ont toujours pas digéré le fait que le premier ministre n’ait pas été issu de leur rang. Ils pourraient profiter de cette occasion pour renverser le gouvernement et proposer un candidat du RPM.

Malgré ces malentendus au sein de la majorité, nous n’avons constaté aucun indice qui vienne renforcer la probabilité pour l’opposition d’obtenir le nombre nécessaire de voix pour l’adoption de la motion de censure. Tout l’intérêt sera donc de savoir le nombre de députés de la majorité que l’opposition réussira à faire adhérer à son projet.